Espaces de travail

Le dynamisme des tiers-lieux en Wallonie (2/3)

 Zevillage est parti en reportage en Wallonie et à Bruxelles pour se rendre compte du développement du coworking et des nouvelles formes de travail en Belgique francophone.

Ce 2e article est consacré à deux espaces de coworking privés : un en milieu rural, Accortise à Eghezée et l’autre à Bruxelles, The Loft.

La 3e partie abordera l’expérience de NestUP, accélérateur de startups.

Accortise, à Eghezée en Wallonie

Difficile de fréquenter les réseaux sociaux et de ne pas connaître Anathalie Mukundwa, la prolifique développeuse informatique et créatrice d’Accortise, un business center, espace de coworking et maintenant espace de Work and sleep.

Work and sleep à Accortise : bureau + lit

Installé en 2008 dans l’ancienne gendarmerie d’Eghezée, petit village au nord de Namur, ce grand espace réparti en deux bâtiments entourés d’un grand jardin, a d’abord évolué d’un business center assez classique vers un espace de coworking avec 12 bureaux.

Mais Anathalie a rapidement été confrontée à la ruralité. Difficile de fédérer suffisamment de coworkers dans un petit village et donc d’assurer l’équilibre économique du lieu, tout en continuant son activité de développeuse.

Elle a donc créé un nouveau concept d’accueil, le Work and Sleep, avec des bureaux équipés de lits. Bonne idée pour venir travailler en se mettant au vert, pour des stages, des sessions en dehors de l’entreprise.

Master class à Accortise – Salle de réunion

Le plus fidèle utilisateur de cette formule est Damien van Achter (qui nous parlera du programme NestUP dans la 3e partie de ce reportage). Il y anime des Master class d’acculturation au numérique pour des étudiants de l’IHECS, pendant 12 semaines sous la forme de sessions de 4 jours.

Pendant ces périodes, les étudiants passent leurs journées ensemble et sont logés sur place. Une formule qui facilite l’intégration dans le groupe.

Anathalie loue également des salles de réunion ou de formation avec possibilités de restauration sur place et organise régulièrement des événements : eCawa, tous les mardis soir, rencontres informelles, ou barcamps.

Accortise est un lieu à découvrir, absolument. Ne serait-ce que pour la qualité d’accueil de son hôtesse.

The Loft, à Bruxelles-Forest

Autre initiative privée, située à Bruxelles, The Loft a été ouvert fin 2011 par Bernard Perelsztejn. Un espace de coworking de 35 postes de travail répartis dans un grand open space de 350 m2 installé dans les anciens bureaux de l’importateur de Volvo en Belgique.

Les observateurs attentifs auront remarqué le cousinage du logo du Loft avec celui de Coworking Lille. Indice d’une tentative de mise en réseau qui se traduit aussi par la présence de flyers de du coworking parisien Soleilles Cowork sur la table du coin détente. Le coworking est un petit monde…

Idéalement situé près du Ring, le périphérique de Bruxelles, à côté de l’abbaye de Forest, encore en Wallonie, l’espace compte 25 membres réguliers et peu de coworkers de passage.

Bernard vise les 50 membres de manière à assurer un volant de 15/20 personnes présentes en permanence, masse critique nécessaire pour provoquer des synergies et des échanges entre les membres.

Bernard Perelsztejn (à droite) créateur du Loft et Kevin, coworker

The Loft organise, comme beaucoup de coworking, des animations régulières et des formations ouvertes à ses membres et à des participants extérieurs. Une manière de diversifier ses revenus avec des locations de salle et de la domiciliation d’entreprise.

Pour renforcer sa visibilité, The Loft est membre de Mobispot, service de réservation de tiers lieux dans lequel on retrouve également des espaces de Multiburo.

Et en Belgique flamande ?

L’objectif de ce reportage était de montrer le dynamisme des tiers lieux en Belgique francophone (Wallonie et Bruxelles). Pour Bruxelles, nous aurions pu aussi visiter BetaCowork, espace de coworking très orienté « start-up », Office Brussels ou encore la superbe Factory. Ce sera pour un autre voyage.

Mais bien évidemment, ce dynamisme existe aussi dans la région Flandres. Comme dans la commune voisine du Loft, à Halle (Hal en français), où se sont récemment ouvert 3 espaces. Ou dans le Club House, espace de coworking créé par une société informatique à Kontich, au sud d’Anvers.

Le réseau Bar d’Office est une initiative plus ambitieuse, commencée avec des designers et des architectes. Il regroupe aujourd’hui 10 franchisés, dans la région Flandres uniquement. Petit détail révélateur du contexte linguistique belge, leur site web n’existe qu’en néerlandais.

Ce réseau a opté pour un mode d’abonnement original : pour l’équivalent d’1 €/jour, les utilisateurs ont droit à une heure dans n’importe lequel des 10 espaces. Et ils peuvent voir sur le site web du réseau qui travaille où grâce à une géolocalisation réalisée avec un Foursquare-like. De quoi susciter et entretenir le réseautage.

Voir aussi l’article sur NEST’up, l’incubateur de start-ups
et celui sur les espaces de coworking de Co-Wallonia

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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8 commentaires

  1. Pour ma part je suis travail en co-working depuis plus de 4 mois et ma carrière professionelle a fait un énorme bond en avant.

    Nourris de toutes les rencontres et discussions que le co-working génère, ne peux que le conseiller aux indépendants n’en pouvant plus de travailler à domicile.

    Par ailleurs, beaucoup d’endroit propose des essais qui pour la plupart finissent par vous convaincre.

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