Télétravail

Circulation alternée ou télétravail ?

La circulation alternée est mise en place ce matin en Ile-de-France pour lutter contre la pollution à l’ozone. Solution technocratique de coercition alors qu’il était facile de mettre en place le télétravail.

Plus de 100 points de contrôle, 750 policiers mobilisés ce 23 mars pour s’assurer que de mauvais citoyens n’utiliseront pas leurs véhicules dont l’immatriculation se termine par un chiffre pair.

Gaz échappement voitureDeux jours de psychodrame et de polémique, deux ministres interpellés par Anne Hildago, maire de Paris, la ministre de l’Ecologie qui tergiverse à prendre une décision et essaye de « reprendre la main » politiquement, c’était le feuilleton de la semaine passée.

Tout cela pour aboutir à la même « usine à gaz » bureaucratique que chaque fois depuis 1997 : la privation de liberté alors que d’autres solutions existent. Et surtout, la plus logique et la plus facile : le télétravail.

Un rapide calcul. Le vrai nombre de télétravailleurs doit se situer aujourd’hui à environ 5 millions, soit certainement plus d’un million en Ile-de-France. Ces gens-là sont capables de rester chez eux aujourd’hui sans mobilisation autre qu’un communiqué de presse de la mairie, de la préfecture de Police, d’Airparif ou de la préfecture de Région. Ils sont capables de continuer leur activité professionnelle chez eux ou dans un tiers-lieu proche de leur domicile, immédiatement, sans préparation. Efficace contre la pollution cette démobilité immédiate, non ?

Une solution adulte et respectueuse, efficace, peu coûteuse, rapide à prendre dès que le taux d’alerte à la pollution est atteint. Trop simple peut-être.

On passera sur le fait que mobiliser 750 policiers à la circulation en période de Vigipirate renforcé n’est peut-être pas judicieux. On passera aussi sur le fait que les petits malins peu civiques qui ont deux voitures immatriculées « pair » et « impair » peuvent échapper au blocus citoyen.

En réalité, la réponse des pouvoirs publics à la pollution à l’ozone est révélatrice du mal français : gouvernance consternante, politisation permanente de tous les sujets, réflexes bureaucratiques, recours constant à l’Etat sans aucun souci de subsidiarité, routine et manque d’imagination. Et surtout, méconnaissance de la réalité des pratiques du monde du travail qui heureusement n’a pas attendu les pouvoirs publics pour pratiquer le télétravail.

Alors, si vous habitez en Ile-de-France, que vous êtes un bon citoyen soucieux de la qualité de l’air, vous savez ce qu’il vous reste à faire : vous restez calmement chez vous (ou dans un tiers-lieu proche) pour télétravailler.

(Photo : Wikipedia)

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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