Espaces de travail

Immobilier d’entreprise : la grande révolution à venir

Les professionnels de l’immobilier d’entreprise sont confrontés à une révolution qui va modifier profondément leurs offres et leurs manières de travailler. Avec notamment deux tendances fortes : la transformation des organisations du travail qui pousse à la mobilité et au travail distant et la montée en puissance des freelances.

Immobilier d’entreprise : transformation des organisations du travail

La génération qui arrive au travail et la montée en puissance des nouvelles organisations dans les entreprises vont pousser à plus de mobilité. Les collaborateurs télétravailleront une partie de leur temps hors de leurs bureaux, et donc ils auront besoin de plus de collaboration : les organisation vont casser les silos, et les bureaux casser les cloisons!

Ces changement touchant de plein fouet l’immobilier d’entreprise entrainent également une demande plus forte d’espaces de créativité et d’ouverture vers l’extérieur : des lieux inspirants, propices à l’accueil de partenaires ou de prestataires.

La demande de m2 classiques de bureaux risque donc fort de fléchir pour laisser place à une offre plus souple. Bureaux, espaces collaboratifs plus importants, lieux relais sur le territoire pour permettre notamment aux équipes en mobilité (commerciaux, mainteneurs…) de se retrouver en région.

Cette offre reste encore largement à inventer même si certains acteurs ont pris de l’avance.

Cette transformation des parcs immobiliers d’entreprises nécessitera un accompagnement car une majorité des entreprises n’a pas encore entamé la mue qui fera demain leur agilité et leur capacité à innover rapidement.

Ne nous y trompons pas, l’agencement et l’organisation de l’espace de travail ont un rôle déterminant dans ce processus de transition.

Plusieurs acteurs du secteur ont d’ores et déjà renforcé leur services autour de cet accompagnement à la transformation. JLL notamment, qui au-delà du conseil immobilier, accompagne le client dans sa transformation et a pour se faire, créé en 2012 une département études et recherches autour des nouvelles formes de travail.

Ou encore GA Smart Building, l’entreprise de « smart building » toulousaine, dont 60% du capital est détenu par ses collaborateurs et également présente à Paris a choisi de s’appliquer à elle-même les recettes qu’elle propose à ses clients.

L’aménagement de ses bureaux parisiens notamment sont un exemple de ce que les entreprises plébisciteront demain. Elle lancera d’ailleurs prochainement un MOOC gratuit autour du BIM, la maquette numérique qui révolutionne les métiers du bâtiment.

Montée en puissance des freelances et micro-entrepreneurs

Upwork et le syndicat Freelancers Union ont publié les résultats de leur enquête annuelleFreelancing in America: 2017 (FIA), la mesure la plus complète de l’effectif des freelances aux États-Unis. La quatrième étude annuelle estime que 57,3 millions d’Américains travaillent en freelance (36% de la population active américaine). Nombre qui pourrait dépasser les 50% dans 10 ans.

En France le phénomène s’accélère et le récent doublement du plafond de chiffre d’affaires autorisé pour les auto-entrepreneurs va encore accentuer ce mouvement de fond.

Cette montée en puissance d’une nouvelle forme de clientèle plus « indépendante » et mobile demande de nouveaux types d’espaces et de nouvelles offres plus souples. Plus de flexibilité faite de bureaux à disposition sans engagement, d’espaces utilisés dans un mode éphémère, de lieux de collaboration – au calme ou pour une vie de groupe – alternent en fonction des besoins.

Cela va donc conduire les professionnels a repenser le format de leurs offres. Les baux commerciaux n’étant plus pour très longtemps le modèle de référence. Les constructeurs automobiles commencent à offrir la location de mobilité, les professionnels de l’immobilier vont eux-aussi réinventer leurs offres dans leurs formats, leurs tarifs, leurs durée. En résumé, l’immobilier d’entreprise est en pleine mue.

Mon premier bureau

Des lieux accélérateurs d’innovation

Des communautés également, qui vont « habiter » les lieux qu’on dit tiers-lieux c’est à dire des espaces qui ne sont pas des bureaux classiques et qui ne sont pas un domicile. C’est ici un des grands défis qui se pose aux professionnels de l’immobiliser d’entreprise qui vont devoir fournir, pour certaines clientèles d’indépendants notamment, des espaces animés, et habités par une communauté d’entrepreneurs et de travailleurs mobiles qui pourront s’investir dans la vie et donc l’attractivité du lieu. Difficile alchimie qu’il va leur falloir maîtriser.

Un espace de coworking, un fabLab, un accélérateurs d’innovations et l’écosystème qui gravitera autour, voilà ce qui fera demain une part importante de l’attractivité d’un quartier d’affaires, tout autant que sa situation géographique ou la qualité de son bâti.

Le quartier EURAtech à Lille a vu pousser de nombreux bureaux et espaces de travail autour de son coeur : l’accélérateur / incubateur d’entreprises du numérique. Autant d’entreprises (du numérique et d’autres secteurs) attirées par le bouillonnement d’idées de ce lieu, par la présence de jeunes startups inspirantes, par l’envie de participer à l’aventure collective qui s’y joue depuis plusieurs années.

Des communautés actives dans l’immobilier d’entreprise

Les entrepreneurs qui réussissent souhaitent en général rester à proximité ou dans le quartier et alimentent ainsi la construction de nouveaux m2 autour de l’accélérateur. Les leviers de l’attractivité d’un quartier d’affaires sont donc renouvelés, les territoires n’ont pas tous, loin s’en faut, pris la mesure de cette nouvelle aire et certains quartiers d’affaires bien placés, au bon prix… perdent leur attractivité sans en comprendre la raison réelle.

Cette mécanique fonctionne également pour l’habitat nouveau. En effet, la redynamisation de quartiers passe de plus en plus souvent par l’apport d’un lieu vivant qui permet aux résidents de « télétravailler » ou « d’entreprendre » près de chez eux, pas seuls et en bénéficiant d’un écosystème participatif. C’est évidemment plutôt dans ces quartiers « habités » que les primo accédants vont imaginer leur avenir.

GooglePlex USA

ZeVillage a bien saisi, pour les professionnels de l’immobilier d’entreprises, la difficulté d’appréhender cette révolution dans des délais très courts.

Nous préparons donc une journée pour aider à comprendre ces phénomènes, pour découvrir celles et « ceux qui font » ou « ont fait », pour rencontrer d’autres acteurs engagés dans la démarche. Car pour aménager, ou ré-aménager un ensemble immobilier il est indispensable de connaître les nouveaux clients et leurs usages, dans leur variété, de comprendre les mécanismes des nouveaux (tiers) lieux qui fonctionnent et de maîtriser les nouveaux leviers d’attractivité.

Rédaction

Signature collective des rédacteurs de Zevillage.

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Un commentaire

  1. Vous avez tout compris!

    Avec Office Win-Win, nous souhaitons développer ces tiers-lieux de proximité au sein même des entreprises locales et de ce fait, leur offrir une nouvelle dynamique de partenariat (en plus de la rentabilisation de leurs espaces inoccupés), dynamiser certains territoires plus éloignés des centres villes et participer à la préservation de la planète (en évitant une pollution des transports, inutile à l’ère digitale) ainsi qu’au bonheur des hommes qui évitent stress et perte de temps dans les transports et profite enfin de leurs enfants et de leur vie, directement après le travail.

    Un grand chantier, qui est également le vôtre et celui de bien d’autres. Merci pour vos bons articles!

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