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Quels modèles d’organisation des entreprises pour mieux collaborer et innover ?

Nous parlons souvent des modèles d’organisation dans Zevillage, surtout pour opposer un modèle hiérarchique rigide à un modèle, idéalisé, qui laisse plus de place à l’autonomie des salariés. Un exercice croisé avec notre partenaire Visionary Marketing nous offre l’occasion d’utiliser le tableau blanc collaboratif Miro pour ce brain storming (disclaimer : cet article est réalisé en partenariat avec Miro.com, en toute indépendance éditoriale).

Pour l’exercice, nous nous sommes posés la question : comment faire évoluer une organisation après le choc de la pandémie de Covid ? L’objectif est d’être plus souple et plus réactif face aux événements extérieurs, d’améliorer la collaboration dans les équipes et de faciliter l’innovation.

Existe-t-il une organisation idéale ?

L’organisation d’une entreprise dépend de nombreux paramètres. Sa structure obéit à une logique d’optimisation et d’efficacité. Elle est directement liée au métier de l’entreprise et à sa taille.

L’organisation peut être centrée sur des fonctions (commerciale, communication, production…) ou plutôt sur des business units autonomes regroupant chacune toutes les fonctions. Elle est adaptée à la taille de l’entreprise et à son marché. Les besoins organisationnels d’une production de masse pour un marché de masse ne sont pas les mêmes que ceux d’une production plus centrée sur les demandes des consommateurs.

L’organisation peut aussi évoluer en fonction du contexte. Dans l’armée, par exemple, emblème de l’organisation hiérarchique et du Command and control, la fonction peut primer le grade en opération pour donner la priorité à la compétence.

Il n’existe donc pas d’organisation idéale. Tout dépend de son activité et des objectifs que l’on se fixe.

Pourquoi changer d’organisation ?

Les grands modèles classiques, hiérarchiques ou fonctionnels, sont porteurs de lourdeurs de fonctionnement (bureaucraties) mais aussi d’externalités négatives comme le souligne Frédéric Laloux dans son livre Reinventing organisations : “Pouvons-nous créer des organisations exemptes des pathologies qui se manifestent trop souvent sur le lieu de travail? Sans politique, bureaucratie et luttes intestines ; sans stress et épuisement professionnel ; sans résignation, ressentiment et apathie ; sans posture au sommet et sans corvée à la base ? Est-il possible de réinventer les organisations, de concevoir un nouveau modèle qui rende le travail productif, épanouissant et significatif ? Pouvons-nous créer des lieux de travail qui ont une âme – écoles, hôpitaux, entreprises et organisations à but non lucratif – où nos talents peuvent s’épanouir et où nos vocations peuvent être honorées ?

Pour notre exercice, nous nous posons la même question que de nombreuses entreprises après la pandémie de Covid qui a paralysé ou réduit leur activité.

Petit benchmark des organisations de travail

Nous avons identifié quelques grands types d’organisation et nous en avons regroupé qui sont assez proches :

  • l’entreprise pyramidale ou hiérarchique
  • l’entreprise matricielle ou « par projet »
  • l’entreprise en réseau ou hub d’entreprises
  • l’entreprise libérée, holacratie et modèle ROWE.

Les besoins de flexibilité et de réactivité aux crises révélés par la pandémie de Covid est devenu évident pour de nombreuses entreprises : flexibilité dans l’organisation du travail ou flexibilité immobilière par exemple.

La première a permis de développer le télétravail plus massivement qu’avant la pandémie. La seconde est permise par le télétravail mais aussi par les solutions d’immobilier flexible comme les espaces de coworking.

A ce besoin de flexibilité, il faut ajouter les nouvelles attentes des salariés : exigences de qualité de vie, d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, diminution des déplacements domicile-travail…

Modèles d'organisation entreprise

Nous avons utilisé le tableau Miro pour visualiser ces modèles. Il permet l’enrichissement par les personnes en partage, des commentaires et des chat vidéo.

Détail des modèles d’organisation

Pour ces quatre modèles, nous avons mis en évidence les principaux avantages et inconvénients.

L’entreprise pyramidale ou hiérarchique

Entreprise hiérachiqueL’entreprise hiérarchique, avec ses fameux organigrammes en rateau, n’a plus la cote. Elle est accusée de maltraiter les salariés à cause de son mode command and control, du manque d’autonomie laissé aux salariés. Son emblème pourrait être la pointeuse. So XXe siècle !

C’est en partie injuste car ses lourdeurs bureaucratiques sont souvent contrebalancées par des managers aux méthodes plus modernes. Mais c’est vrai que sa structure favorise les silos (direction, services) et freine la collaboration.

Avantages

  • Organisation stable
  • Très efficace quand il s’agit d’engager une action de masse répétitive

Inconvénients – Risques

  • Très sensible aux dérives bureaucratiques (inflation de process et du reporting)
  • Lenteur : les échelons hiérarchiques ralentissent les décisions et brident l’autonomie des salariés (soumission à l’autorité)

🟥 En savoir plus sur l’entreprise pyramidale

L’entreprise matricielle ou « par projet »

Entreprise matricielleL’entreprise matricielle combine la structure fonctionnelle (marketing, production, commercial…) avec des structures par projet. Une combinaison qui introduit une meilleure communication interne grâce aux groupes projets.

Avantages

  • Une structure qui permet des doubles responsabilités, fonctionnelles et opérationnelles
  • Adapté aux grandes entreprises à activité complexe
  • Permet une meilleure communication entre les silos fonctionnels

Inconvénients – Risques

  • Difficultés de management liées aux doubles hiérarchies (fonctionnelle et opérationnelle) qui peut être source de conflits
  • Lenteurs de prise de décision à cause de la complexité de l’organisation

🟥 En savoir plus sur l’entreprise matricielle

L’entreprise en réseau ou hub d’entreprises

Entreprise en réseauL’entreprise en réseau est une structure qui collabore avec d’autres entités, de manière ponctuelle ou permanente et avec un degré d’intégration variable. Ces partenaires peuvent être des sous-traitants de toutes tailles, y compris des freelances.

Avantages

  • Un écosystème de relations très souples qui intègre des entreprises extérieures voire des freelances
  • Agilité, rapidité de décision, motivation autour de projets commun
  • Peu de hiérarchie

Inconvénients – Risques

  • Pas de culture commune, organisation centrée sur les résultats

🟥 En savoir plus sur l’entreprise en réseau

L’entreprise libérée, holacratie et modèle ROWE

HolacratieL’entreprise libérée est un mode de management théorisé par Isaac Getz, professeur à l’école de commerce de l’ESCP. L’entreprise libérée vise à transformer l’organisation d’une entreprise en profondeur pour libérer les salariés, leur initiative, leur potentiel et améliorer les performances.
L’holacratie pousse le concept plus loin avec un mode de gouvernance très participatif.
Enfin, le modèle ROWE, mis en place dans l’entreprise américaine Best Buy, laisse une grande autonomie aux salariés et est centrée sur les résultats.

Avantages

  • Aplatissement des hiérarchies et accélération des décisions
  • Meilleure responsabilisation des salariés
  • Souplesse d’organisation, du lieu et du temps de travail
  • Recentrage du management sur les collaborateurs (moins d’administration)
  • Favorise la créativité et l’innovation

Inconvénients – Risques

  • Tentation de l’effacement de toute hiérarchie
  • Risque de “gouroutisation” du dirigeant
  • Paradoxalement, le processus de gouvernance peut être complexe et engendrer de la bureaucratie (le système pour le système, pas pour les salariés)

🟥 En savoir plus sur l’entreprise libérée, l’holacratie et la méthode ROWE

Les modèles d’organisation alternatifs

Nous n’avons pas abordé les modes d’organisation alternatifs de type squad ou lean startup que l’on pourra découvrir plus avant dans cet article.

🟥 Voir le modèle d’organigramme de Miro

🟥 Voir notre tableau Miro en ligne.

(Photo : Wikipedia)

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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2 commentaires

  1. « Vous l’avez sans doute remarqué, l’organisation pyramidale, avec son organigramme en rateau n’est plus très tendance.  » (dans la newsletter). Ce n’est pas la même chose, c’est quand même très imagé, avez vous vu un pyramide qui ressemble à un rateau ? L’organisation pyramidale favorise la concentration du pouvoir et peut réduire la fluidité de la communication. Dans cette version le manager discute en direct avec 3 à 5/7 personnes. L’organisation en rateau, c’est un manager qui va interagir en direct avec tous les membres de son service, ceux-ci sont tous au même niveau, s’ils sont 20, il est en direct avec 20. C’est très souvent le cas des petites structures, c’est épuisant pour le manager, cela favorise sans doute la communication mais freine la prise de décision…

    1. C’est exact, merci de ce commentaire. Mais, hiérarchie et rateau ne sont pas incompatibles. Dans une structure pyramidale (prenons l’armée par exemple), il existe toujours, à chaque niveau hiérarchique, des « rateaux ». Et, en effet, chaque manager discute avec ses collaborateurs mais doit rendre compte à son N+1. Il existe une hiérarchie forte et une transversalité quand même.

      Dans les petites structures, cela dépend beaucoup de la personnalité du « patron » (du lmtin patronus, protecteur, ce qui en dit long). J’ai connu le dirigeant d’un groupe qui avait transformé la petite entreprise familiale en société multinationale de 7000 personnes. Il disait qu’il commandait toujours « à la voix » comme dans une PME.

      J’écrivais qu’il n’y avait pas de modèle d’organisation idéal. Cela dépend de chaque entreprise. Mais, cela dit, certaines structures favorisent la prise de décision, la communication et la coopération. D’autres les freinent.

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