Déclin démographique, une occasion de mobiliser les nouveaux leviers d’attractivité
Régulièrement, l’INSEE publie les chiffres de l’évolution de la population française par ville, village, agglomération. Ils font des heureux et des malheureux. Beaucoup de malheureux à cause du déclin démographique.
Le déclin démographique, une fatalité ?

Souvent le déclin démographique se traduit en perte d’attractivité car la baisse du nombre d’habitants signifie, bien au-delà des chiffres, la perte des jeunes. Notamment à cause du non retour des jeunes partis étudier ailleurs, la perte de services publics indispensables, la fermeture de liaisons de transport en commun.
Un problème d’investissements ?
Les territoires ont-ils bien identifié leur véritable cible ?
Que veulent donc ces nouveaux publics ? La présence du très haut débit ? Oui, bien entendu, il est impératif de pouvoir rester connecté sans subir de lenteur. Un territoire qui veut accueillir les télétravailleurs et autres freelances qui se multiplient et se multiplieront encore dans les années à venir doit être correctement équipé.
Qu’est-ce qui fait vibrer les nouveaux entrepreneurs et intrapreneurs ?
Favorable c’est-à-dire non pas des mètres carrés qu’ils trouvent aujourd’hui partout et que chaque territoire se propose d’inaugurer, mais un écosystème bienveillant et porteur de croissance et ou d’emplois.

L’enjeu consiste donc à créer un écosystème qui se voit. Une communauté qui donne l’envie de la rejoindre, qui compte des leaders bienveillants, qui « habite » ou crée un lieu inspirant, qui défend les bons projets. Un écosystème qui collabore, qui participe à des actions utiles au territoire, qui forme, qui communique en témoignant lui-même de l’attractivité qu’il crée.
Quels coûts pour la collectivité ?

- un lieu, c’est-à-dire un espace inspirant, de coworking notamment, et qui n’a pas besoin d’être flambant neuf, bien au contraire
- une action préalable avec une série de rencontres pour identifier les acteurs du premier cercle et les mobiliser collectivement
- un budget nécessaire pour fournir un accompagnement des porteurs de projets à fort potentiel (de même niveau que celui fourni aux créateurs localisés dans la métropole voisine !) conseil à l’innovation, à la croissance, à la levée de fonds, aide aux premiers recrutements.
Le véritable coût ? changer de paradigme !

Au-delà de ces investissements qui restent, somme toute, très modérés comparativement à un kilomètre de fibre optique, ce qui « coûtera » vraiment au territoire, c’est la nécessité de changer de paradigme en devenant « agile » : un coût intellectuel et non financier :
- accepter de positionner une task force aux commandes de la stratégie d’attractivité constituée d’élus et d’acteurs du territoire convaincus de l’enjeu et disposant de moyens pour s’engager
- remotiver et reconnaître le rôle capital des équipes du développement économique et les faire collaborer avec les structures « concurrentes »
- accepter de déléguer aux acteurs économiques une partie du projet, en gouvernance et en financement
- accepter de passer d’une communication autocentrée à une communication participative qui diffusera beaucoup plus largement la « bonne nouvelle » : le territoire vit et innove
- accepter de tenter, d’oser, d’échouer et de relancer différement
- accepter de faire adhérer les acteurs connexes, de la culture, des médias, de l’enseignement, les associations
- accepter de considérer les seniors et les étudiants comme des entrepreneurs potentiels, ce qu’ils seront de plus en plus.
Un dernier conseil ?
Investir un petit peu moins dans les infrastructures et, pour la même somme, beaucoup plus dans l’intelligence d’une action collective qui permettra précisément au territoire de profiter pleinement de la montée en puissance de son réseau très haut débit. Qui permettra également de relancer la « fabrique à initiatives » qui se nourrit d’enthousiasme collectif, d’envie, de rencontres et d’ambition retrouvée.