Campagnes

La campagne demain : des métropoles et rien autour ?

Chez Zevillage nous ne voulons pas regarder la campagne mourir lentement – la ruralité si vous trouvez le mot plus chic – parce qu’on nous impose une idéologie des métropoles : des gros centres urbains et rien autour. Mais nous avons quelques idées pour enrayer ce déclin annoncé.

La campagne et la ruralité, cela nous branche. J’ai moi-même quitté la ville en 2004 pour vivre dans la campagne ornaise afin de profiter d’une qualité de vie grâce au télétravail. Et nous avons développé une très bonne connaissance des usages et des besoins des territoires ruraux. Grâce aussi à plusieurs missions d’accompagnement de collectivités locales dans leur attractivité numérique, grâce aussi au Tour de France du télétravail que nous co-organisions entre 2012 et 2016.

Et c’est vrai qu’il y a quoi être pessimiste sur l’avenir des campagnes.

Les métropoles sont des ogres ?

Une ruralité et une hyper-ruralité à l’écart du développement et qui accumulent les handicaps: population âgée, éloignement des services du quotidien, éloignement des habitants entre eux, plus faibles revenus que la moyenne. Et un manque total de perspectives. Et des élus ruraux désemparés qui ne savent plus sur quels leviers de développement jouer. D’autant moins que la loi NOTRe est passée par là. Les élus sont maintenant contraints de gérer le déclin en tentant de freiner la baisse des dotations financières de l’Etat. Encore 5 minutes M. le bourreau !

Un situation qui s’aggrave à cause de l’orientation – de l’idéologie pourrait-on dire – en faveur de la métropolisation. Densifions les centre urbains, concentrons-y la vie et l’attractivité. Et autour des métroples ? Rien.

Le géographe Christophe Guilluy conteste ce choix de métropolisation de manière virulente dans une interview qui reprend les thèses de ses deux livres : Les métropoles sont des citadelles imprenables.

Mon territoire est condamné à mort, vraiment ?

Nous faisons partie chez Adverbe de ceux qui ne veulent pas rester assis à regarder la « France périphérique » mourir lentement. Nous sommes convaincus que les territoires ruraux peuvent se développer. Les moyens traditionnels leurs sont interdits et ne sont d’ailleurs pas efficaces.

Campagne de La Roche-sur-Yon dans le métro parisien
Campagne de La Roche-sur-Yon dans le métro parisien

Attirer des entrepreneurs (économiques, culturels, sociaux) ne passe pas par des campagnes d’affichage dans le métro. Cela passe par la mise en place d’une politique d’attractivité qui prenne en compte les besoins et les attentes des 80% de franciliens souhaitant quitter la ville. Et oui, la métropole engendre ses propres nuisances qui font fuir ses habitants !

Une politique d’attractivité qui repose sur le développement numérique. Pourquoi ? Parce les usages avancés du numérique sont porteurs de développement économique, culturel et permettent d’apporter des services (médicaux, inaccessibles à la France rurale (à condition d’accéder à du débit de qualité…).

Le numérique peut même être accélérateur de lien social, il peut même contribuer à « faire société». Il n’est qu’à voir comme Facebook, 1er réseau social rural, contribue à relier les gens à la campagne.

Photo par Alexander Kaunas sur Unsplash

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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