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En finir avec la procrastination consiste à gérer ses émotions et non le temps

Selon de recherches récentes, la procrastination n’a pas grand chose à voir avec la gestion de son temps. Elle est plutôt la conséquence d’une gestion de nos émotions. Et tant que ne l’on s’attaque pas aux vraies causes, on ne risque pas de changer ses habitudes.

La procrastination est un fléau qui toucherait 85% des Français. A tel point qu’une journée a même été consacrée au problème en 2019. Remettre à plus tard une tâche, même importante, en se lançant dans n’importe quelle autre activité, vous connaissez probablement. Une plaie dont on peut heureusement se débarrasser.

Procrastiner, un problème pour 85% des Français

Dans un article de la BBC, l’écrivain Christian Jarrett explique que si l’on s’attaque aux vraies raisons qui nous poussent à tergiverser, à procrastiner, nous aurons plus de chances de commencer à atteindre nos objectifs.

«  Comme beaucoup d’écrivains, raconte-t-il, je suis un expert suprême de la procrastination. Lorsque je dois travailler sur un projet, alors que l’heure approche, je reste assis à regarder des interviews politiques inutiles ou les meilleurs moments de la boxe sur YouTube (les vidéos de chats, ce n’est pas mon truc) ».

Selon les sources traditionnelles, comme l’université de Manchester au Royaume-Uni et l’université de Rochester aux États-Unis, il s’agit d’un problème de gestion du temps. Et donc, avec une meilleure planification et une meilleure maîtrise du temps, nous devrions arrêter de procrastiner et nous mettre au travail.

Cependant, les psychologues se rendent de plus en plus compte que c’est une erreur. Des experts comme Tim Pychyl de l’université de Carleton au Canada et sa collaboratrice Fuschia Sirois de l’université de Sheffield au Royaume-Uni avancent que la procrastination soit un problème de gestion de nos émotions, et non de notre temps.

De leur côté les Dr. Ferrari et Dr. Pyschyl ont identifié 3 types de procrastinateurs :

  • les éveillés, ou chercheurs de sensations fortes, qui attendent la dernière minute pour obtenir la bouffée euphorique associée,
  • les évitants, qui vont éviter la peur de l’échec ou même du succès, mais qui restent dans tous les cas préoccupés par l’opinion des autres sur eux-mêmes ; ils préfèrent que les autres pensent qu’ils ne font pas d’effort plutôt qu’ils ne manquent de capacités.
  • les indécis, qui ne peuvent pas prendre une décision ; le fait de ne pas prendre une décision n’engage pas la responsabilité de ceux-ci sur le résultat final.

La procrastination expliquée par les psychologues

La tâche que nous remettons à plus tard nous fait sentir mal. Peut-être que c’est ennuyeux, trop difficile ou que nous avons peur d’échouer. Pour nous sentir mieux sur le moment, nous commençons à faire autre chose, comme regarder des vidéos.

C’est plus sûr de ne rien faire que de prendre des risques :

Ce nouveau regard sur la procrastination commence à laisser entrevoir de nouvelles approches pour changer ses mauvaises habitudes. « L’auto-changement, quel qu’il soit, n’est pas une chose simple, et il suit généralement le vieil adage de deux pas en avant et un pas en arrière », explique M. Pychyl dans l’article de Christian Jarrett. « Cela dit, je suis convaincu que tout le monde peut apprendre à arrêter de procrastiner ».

Or, on observe que lorsqu’on a commencé une tâche il est assez simple de continuer. « Tout est dans le démarrage » constate Christian Jarrett. Donc pour limiter la procrastination faites en sorte que votre objectif soit simple pour pouvoir vous y mettre tout de suite. « En faisant cela, dit-il, vous vous libérez de vos sentiments pour vous concentrer sur une action facilement réalisable ».

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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