Future Of Work

Quand les technologies libèrent l’entreprise

Plus que faciliter notre travail quotidien, les technologies ont été le déclencheur du travail collaboratif. Elles ont directement contribué à casser les silos au sein de l’entreprise et à déconnecter le travail du bureau. Ce mouvement de transformation du travail nous paraît neuf, mais souvenons-nous.

A la fin des années 90, aux débuts de l’Internet en France, il était encore d’usage dans les administrations – et dans beaucoup de grandes entreprises -, qu’on ne communique pas directement entre deux agents ou salariés de services différents. La communication devait remonter les échelons hiérarchiques d’un côté et les redescendre de l’autre côté.

Le mail, agent libérateur

Puis l’usage du mail s’est banalisé qui court-circuitait ces chaînes hiérarchiques et le monopole du fax installé dans le bureau du chef de bureau. La technologie avait ouvert une brèche dans l’organisation en silos et laissait entrevoir la possibilité de collaborer à distance.

Petit à petit, des outils ont accéléré la mutation de nos organisations de travail. Parfois, des services simples ont eu de gros effets. Ceux qui ont organisé des réunions avant l’arrivée de Doodle (créé par un développeur informatique indépendant) comprendront.

Le travail collaboratif avançait de manière inéluctable. En 2006, Google annonçait le rachat à une startup de Writely qui allait devenir Google docs, le premier outil de Google Suite.

Les technologies poussent au changement

Plus nous découvrions et plus nous utilisions ces outils collaboratifs, plus la demande d’horizontalité dans l’organisation, de partage, d’autonomie augmentait dans les entreprises. Au fur et à mesure que le télétravail devenait possible grâce à la banalisation du haut débit et des outils de travail à distance, les entreprises l’apprivoisaient et l’intégraient dans leur organisation du travail.

Ces outils collaboratifs, la généralisation des ordinateurs portables et l’évolution des smartphones ont peu à peu permis de s’affranchir du bureau pour travailler. Le concept d’ATAWAD (any time, anywhere, any device) faisait son apparition et s’est diffusé, d’abord de manière informelle. Les cadres continuaient à manager leurs équipes et construisaient leur propre mélange d’activité en présentiel et à distance.

Puis ces habitudes de travail ont engendré des effets sur la demande d’organisation de l’espace de bureau afin de faciliter le travail collaboratif et la créativité en équipes. Pas simple de mener une réunion d’équipe dans un open space, dans un petit bureau fermé ou dans une salle de réunion surbookée !

Coworking, mobilité et créativité

D’abord adopté par des freelances, le coworking a ensuite séduit des entreprises et des salariés qui ne souhaitaient pas pratiquer le télétravail depuis leur domicile. Et la flexibilité, le brassage de publics, l’apport de créativité ont fait le reste pour séduire les entreprises.

Il serait réducteur d’affirmer que les technologies ont libéré l’entreprise à elles seules. Mais, dans une sorte de mouvement itératif, elles ont permis aux salariés et aux managers d’adopter des habitudes de travail facilitant la transversalité, la mobilité et de collaboration. Et, l’usage aidant, elles ont contribué à faire évoluer les mentalités, les organisations et les espaces de travail.

L’avancée des technologies a rejoint des aspirations profondes des salariés pour apporter plus de souplesse, plus de flexibilité, plus de coopération au service d’une meilleur productivité.

Aujourd’hui, nous ne savons pas quelles seront les organisations du travail de demain. Cette mutation va-t-elle continuer, poussée par l’arrivée de nouvelles technologies plus puissantes, plus intégrées, plus intelligentes, renforcées par le chemin qu’elles ont su nous faire parcourir ces dernières décennies ?

Irons-nous plus loin dans l’autonomisation, ou au contraire, rationaliserons-nous des organisations devenues trop éclatées ?

Si un renforcement de la délégation aux outils paraît aller dans le sens de l’histoire, gardons un principe directeur : que cela se fasse au service de la collaboration et donc des interactions humaines.

Nous croyons avant tout aux bénéfices qu’engendre le développement des échanges entre les femmes et les hommes fédérés au sein d’un projet… #Phygital #HumanAfterAll

Aurélie Deudon

Aurélie dirige Secondesk, le réseau d’espaces de travail flexibles développé par Gecina.Au cœur de l’écosystème « coworking » depuis de nombreuses années, elle a notamment conseillé pendant plusieurs années des porteurs de projet, des grandes entreprises et des collectivités au sein du cabinet de conseil LBMG Worklabs.Via Zevillage, Aurélie partage avec vous ses réflexions et interrogations sur les évolutions en cours dans le monde du travail.

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