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Deux femmes cadres sur trois se sentent pénalisées au travail

Cadreo, la plateforme web dédiée au recrutement des cadres et dirigeants, a interrogé des femmes et des hommes cadres pour connaître leur expérience et leur sentiment sur la place des femmes cadres dans l’entreprise. Il y a encore du chemin à faire pour atteindre une égalité hommes-femmes.

Questionnés sur les salaires, la répartition des postes à responsabilités ou encore l’impact d’une maternité sur leur carrière, leurs réponses varient sensiblement :

  • 49% des femmes cadres ont senti un changement de regard de la part des autres collaborateurs suite à leur congé maternité- 68% pensent que leur genre les a pénalisées professionnellement
  • 60% pensent qu’elles sont moins bien payées que les hommes dans leur entreprise
  • et seulement 27 % des hommes pensent que les femmes sont moins bien payées à expérience et fonctions égales
  • 73% des femmes souhaitent que le congé paternité devienne obligatoire (et 71 % des hommes).

Le congé maternité demeure un frein pour la carrière

Parmi les femmes qui n’ont pas d’enfant, seules 19% déclarent ne pas appréhender le moment où elles seront enceintes. 54% appréhendent ce jour et 27% n’ont pas prévu d’être enceinte. Elles anticipent notamment des difficultés à allier vie privée et vie professionnelle (75%). Elles craignent également d’être freinées dans la poursuite de leur carrière (69%) et se méfient même de la réaction de leur supérieur et de la direction de leur entreprise (37%).

Un sentiment malheureusement justifié : parmi les répondantes ayant déjà eu un ou des enfants, quasi la moitié (49%) a perçu un changement de regard de la part de leur entourage professionnel. Dans la très grande majorité des cas, il provient de leur direction ou de leurs responsables (89%). Pour 43% d’entre elles, les rapports avec la direction se sont même détériorés suite à l’annonce de leur grossesse.

En résumé, plus de la moitié des femmes cadres (56%) estiment que le fait de devenir mère a été un frein dans leur carrière. Si 67 % d’entre elles ont retrouvé le même poste et 15% un poste sur un périmètre équivalent au retour du congé maternité, elles sont 18% à estimer avoir connu une détérioration de leur périmètre de poste.

Près de 7 femmes cadres sur 10 se sentent pénalisées professionnellement

68% des femmes cadres pensent que leur genre les a pénalisées professionnellement. Concrètement, cela concerne leur salaire (75%), le fait de se sentir « moins écoutée » (57%), d’obtenir « de plus rares promotions » (51%) ainsi qu’une moindre mobilité professionnelle (19%).

A expérience et fonctions égales, 60% d’entre elles estiment également ne pas percevoir la même rémunération que leurs collègues masculins. De même, elles sont 67% à juger que les postes à responsabilités ne sont pas paritairement distribués dans leur entreprise.

Les cadres masculins ont dans leur grande majorité tendance à sous-estimer les différences qui peuvent exister selon les genres. Ils sont ainsi près de deux sur trois à penser que les salaires sont égaux entre hommes et femmes dans leur entreprise, contre seulement 20% des femmes. De même, 59% des hommes imaginent que les postes à responsabilité sont paritairement distribués. Les femmes répondent l’inverse, à 67 %.

Le congé paternité met tout le monde d’accord !

En majorité, les femmes vont jusqu’au bout de leur congé maternité (81%) mais quand certaines l’écourtent (19 %), elles l’ont fait dans le but « d’assurer leur carrière » (67%). Alors que les hommes peuvent bénéficier, sans contrainte, d’un congé paternité « optionnel » de 11 jours, elles sont massivement favorables (73%) à ce qu’il devienne obligatoire. Un vœu partagé par les hommes : plus de 71% d’entre eux souhaiteraient être obligés de le prendre.

Rédaction

Signature collective des rédacteurs de Zevillage.

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