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Entretien avec Sophie Vandriessche à propos de l’étude Citrix sur le télétravail

Entretien avec Sophie Vandriessche, directrice commerciale EMEA chez Citrix, qui commente l’étude 2013 Télétravail et mobilité que l’entreprise a conduite auprès de 1262 entreprises sur 3 continents. Où l’on voit que le travail flexible et la mobilité sont bons pour la productivité.

Citrix vient de publier les résultats de sa 2e étude relative au Télétravail et à la mobilité en entreprise réalisée par YouGov auprès de 1262 managers et dirigeants de PME de moins de 250 salariés en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Australie, en Allemagne, en France et au Canada.

Le rôle incontournable du BYOD, Bring your own device (l’utilisation de son propre matériel en entreprise), est apparu dans cette édition de l’enquête. « Les anglo-saxons ont quelques pour cents d’avance sur les autres dans l’utilisation du BYOD et des outils de mobilité » confirme Sophie Vandriessche. « Ils enregistrent donc de meilleurs gains de productivité« .

Cela précisé, même si ces gains peuvent se chiffrer à 30% aux Etats-Unis, au Canada et en Australie, précise-t-elle, « il est très difficile de réellement calculer ces gains. Ils sont surtout ressentis concrètement et sont mesurables par les entreprises dans certaines fonctions : rester joignable, pouvoir travailler partout, ne pas être déconnecté des projets, ne pas perdre son temps« .

Des gains de productivité immédiats

« Dans certains domaines comme le nôtre (collaboration à distance), les effets sont mesurables immédiatement dès l’adoption des outils : accroissement du nombre de leads, du nombre de participants à des réunions, affinage de la connaissance des besoins des contacts, etc.« .

Entre les deux études, en deux ans, Citrix a constaté une forte transformation des usages du BYOD. « Il y a 2 ans, c’est le top management qui voulait utiliser son matériel au bureau. Aujourd’hui, les entreprises se disent qu’elles n’ont plus le choix. Les moins de 35 ans ne comprennent même pas pourquoi ils n’utiliseraient pas leurs outils. Elles ne peuvent plus enrayer le phénomène. Certaines préfèrent donc équiper leurs salariés avec du matériel haut de gamme plutôt que d’autoriser le BYOD ! »

Trois chose ont particulièrement frappé Sophie Vandriessche dans les résultats de l’enquête. « Tout d’abord le fait que 3/4 des entreprises françaises autorisent le BYOD. Ensuite que les failles de sécurité soient toujours un sujet sensible, même si on admet que c’est normal car l’étude ciblait des PME qui n’ont pas, comme les grands groupes, les capacités d’analyser les infrastructures de leurs fournisseurs de solutions. Enfin, les gains de productivité, même s’ils ne sont pas aussi élevé qu’on pourrait l’espérer« .

Les modes de travail ont déjà changé

On notera également dans l’étude, pour la France, un décalage entre l’adoption massive des outils mobiles (78%) et la faible adoption officielle du télétravail (16,7%). Cela précisé, les nouvelles façons de travailler sont déjà actives. L’étude pointe notamment certains changements :

  • une demande croissante de conditions de travail plus flexibles : 34% des PME disent ressentir une pression de plus en plus forte qu’il y a encore 5 ans pour adopter des pratiques de travail souples ou les assouplir davantage, y compris en condition de mobilité. Un constat évident en France (49 %) et en Australie (37 %).
  • la pression la plus grande provient des collaborateurs eux-mêmes : 29 % des participants indiquaient que la plus grande pression pour le changement provient des employés, devant d’autres motivations extérieures telles que le budget, la productivité, ou des avantages concurrentiels.
  • une demande pour utiliser ses outils personnels dans le cadre professionnel : 42 % des PME confirment que la pression appelant à l’utilisation des outils personnels pour un usage professionnel n’émane plus seulement des équipes en contact direct avec la clientèle ou travaillant à distance, mais de tous les services.
  • l’utilisation des outils personnels à des fins professionnelles devient ordinaire: 59 % des décisionnaires affirment que leurs employés utilisent déjà des appareils personnels à des fins professionnelles. Un état de fait évident aux Etats-Unis (68 %) et au Canada (65 %), mais moins flagrant au Royaume-Uni (47 %).
  • faciliter la vie est la raison n°1 : dans tous les pays passés au crible, les sondés indiquent, comme principale motivation (55 %), que l’usage combiné d’appareils à des fins personnelles et professionnels facilite la vie des salariés. Cela montre que les individus ont besoin de gagner en efficacité dans la gestion de leur vie professionnelle comme privée, à l’heure où la frontière entre l’environnement de travail et l’environnement social est de plus en plus floue.
  • le smartphone devient un allié de taille : quand interrogés sur le type d’appareils mobiles qu’ils utilisent le plus, 65 % des hauts dirigeants ont désigné leur smartphone, chiffre beaucoup plus élevé que pour les PC (58 %). Les tablettes sont également reconnues comme un outil clé pour les professionnels (25 %).

Télécharger la synthèse de l’étude au niveau monde

Télécharger la synthèse de l’étude pour la France

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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6 commentaires

  1. Il me semble logique que la productivité augmente quand les travailleurs ont un outil de travail transportable. Ils peuvent ainsi travailler ailleurs que dans les locaux de l’entreprise. Comme pour le télétravail, on n’est plus soumis aux horaires, on n’est pas « dérangé » par les collègues et les bavardages… Mais cela implique une confiance en l’employé que les entreprises françaises n’ont peut-être pas encore totalement.

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