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Et si je mettais mes déchets ménagers dans ton jardin ?

L’arrêt (provisoire ?) du projet de centre technique d’enfouissement des déchets de Ventes-de-Bourses ne fait pas que des heureux. La décision du juge administratif provoque des effets en cascade.

L’association Perche Déchets Vigilance s’inquiète des conséquences de ce changement de programme sur « leur » centre d’enfouissement de Colonard-Corubert, près de Bellême qui devait fermer en 2012 après 34 ans d’exploitation.

Dans un communiqué daté du 20 janvier, l’association craint que l’activité de ce centre soit prolongée pour compenser le volume qui devait être enfoui à Ventes-de-Bourse :

 » Depuis 1978, les capacités de stockage du centre de Colonard-Corubert ont régulièrement augmenté au fur et à mesure que fermaient
les autres centres, passant de 6000 à 45 000 tonnes annuelles. Lors de la dernière enquête publique pour l’exploitation de nouvelles alvéoles, le commissaire-enquêteur avait émis un avis défavorable. »

L’inquiétude de ces riverains est tout aussi légitime que la nôtre autour de Ventes-de-Bourse. D’ailleurs, vu du Perche, les ordures seraient aussi bien chez nous que chez eux comme le précise un autre communiqué de l’association :

 » Les élus rencontrés ont
également insisté sur la nécessité d’ouvrir un autre site dans l’Orne, précisant que celui des Ventes-de-Bourse était « techniquement irréprochable », à l’exception du problème
des voies d’accès. »

Ce petit ping pong illustre parfaitement le phénomène Nimby, bien connu des sociologues: les nuisances où vous voulez tant que ce n’est pas chez moi. Après tout, pourquoi subir les nuisances Alençonnais en pleine campagne ?

Ce qui démontre la nécessité de voir plus loin que son jardin de derrière pour appréhender la situation dans son ensemble, à l’échelle du département. Et de voir encore plus loin pour faire baisser de manière drastique les volumes enfouis : tris sélectif, pesage des déchets pour facturer au prorata de ce que l’on jette, etc.

En attendant de trouver des solutions miracles, voici les coordonnées des deux associations de défense des riverains :

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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3 commentaires

  1. Je ne crois pas qu’il y ait un phénomène de NIMBY, mais plutôt une inconscience et une inconsistence des élus locaux. Quand on voit les satisfecits de certains, à propos des Ventes de Bourses, qui ne proposent aucune solution de rechange, on a de quoi être inquiete!

  2. Pierrick, par déchets ménagers on n’entend pas que les déchets organiques biodégradables 😉

    C’est l’ensemble des déchets produits par les particuliers dans leur vie quotidienne, par opposition aux déchets industriels.

    On peut donc composter une partie des déchets ménagers. C’est même recommandé 😉

  3. pour info:

    Déchets fermentescibles (contenant une large fraction organique) pouvant être compostés.

    DMA: déchets ménagers et assimililés (devant être triés avant traitement).

    DIB (déchets industriels banals) déchets du commerce et de l’industrie pouvant être traités avec les OM).

    Déchets ultimes: déchets résidu des divers tri-valorisations, la seule fraction autorisée au traitement à ce jour (par enfouissement ou incinération).

    DMS déchets médicaux spéciaux (devant être collectés à part et incinérés), sauf les traitements ambulatoires qui peuvent(contre toute logique) être mis avec les OM.

    Le plan départemental de traitement des déchets de l’Orne est approuvé est de l’autorité du Conseil Général, il prévoit deux méthaniseurs et trois CSDU pour les ultimes (il est disponible sur le site du CG).

    Avant la mise en place de tels équipements, il faudra insister sur le tri, une pelure de pomme+ une canette de bière+ un pack de lait ne produiront jamais de méthane.

    Les seuls alchimistes capables de transformer nos déchets en or, ce sont les sociétés de traitement qui éliminent ces déchets. René

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