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Et si les seniors avaient aussi un futur professionnel ? (1/2)

Voilà un sujet qui fait sourire ou bondir mais qui nous concerne(ra) tous. A l’heure où les seniors sont la cible d’un marché florissant, ils peinent eux-mêmes à investir celui du travail. C’est peut-être dans l’appellation « senior » elle-même qu’il faut chercher l’explication de ce paradoxe. Et en finir avec les clichés ! Une série de 2 articles.

Seniors sur banc

Seniors d’aujourd’hui

Clairement, on est senior à partir de 50 ans. Pour la société, la cinquantaine est devenu l’âge d’une liberté retrouvée ; la soixantaine, celui d’une retraite dynamique. Pour l’entreprise confrontée aux évolutions technologiques et limitée à des objectifs de court terme, elle témoigne souvent d’une solide (et longue) expérience professionnelle et… des inconvénients présumés qui vont avec.

Ces fringants quinquagénaires n’ont pourtant rien à voir avec ceux d’hier. Nés dans les années soixante, ils ont connus le téléphone fixe à cadran ou la télévision en noir et blanc. Désormais, ils twittent et gèrent leur agenda sur smartphone. Doit-on les considérer inadaptés au monde du travail ?

Certes, Ils font partie d’une génération qui travaillait pour l’entreprise avec horaires fixes, encadrement rigide, hiérarchie ultra codifiée. Les technologies actuelles favorisent le management participatif et modifient la répartition entre temps de travail et pauses. On préfère désormais travailler avec l’entreprise.

La perspective d’une plus grande autonomie n’est pas faite pour leur déplaire. Au contraire. Le plus souvent libérés de contingences familiales, riches de connaissances et ayant tiré les leçons d’erreurs passées, ils ont le goût du travail bien fait, l’envie de transmettre et de collaborer.

Les seniors coûtent cher ?

De récentes études montrent également que la mobilité géographique n’est pas un frein pour 80% d’entre eux. La majorité accepterait même un changement de fonction.

Ils couteraient plus cher ? Pas si sûr ! Le temps économisé en formation, en accompagnement et surtout, la quasi-certitude de leur fidélité à l’entreprise peut s’avérer un investissement rentable.

Bien entendu, un profil senior se valorise différemment selon le métier, la fonction et la taille de l’entreprise. Les Pme-Pmi ont besoin de tels collaborateurs immédiatement opérationnels mais n’offrent pas toujours des postes correspondant à leur expérience. Par ailleurs, le numérique accélère l’obsolescence déjà programmée de nombreux métiers.

Seniors de demain

Dans dix ans, les quinquagénaires seront issus de la génération Y. Et ne seront plus confrontés à l’argument d’une méconnaissance numérique.

Leur challenge consiste plutôt à se préparer dès maintenant à des évolutions métiers liées aux technologies et nouveaux modes de consommation. On peut penser que l’automatisation de multiples processus fera plus de place à des fonctions transversales, moins pénibles. Et c’est peut-être là une chance de relancer l’emploi des seniors.

L’allongement de l’espérance de vie et la modification des systèmes de travail (collaboratif, indépendant, à distance, bleisure, etc…) pourrait générer de belles opportunités professionnelles parfaitement adaptées à toutes les catégories d’âge.

Il s’agira de développer des compétences-clés comme l’esprit critique (et les seniors n’en manquent pas !), les qualités relationnelles ou la capacité à résoudre les problèmes.

Aujourd’hui, à 55 ans, on est un jeune président mais un vieux travailleur… Qu’en sera-t-il dans 20 ans ?

Le nombre croissant de seniors, retraités ou non, qui se lancent dans une activité indépendante ou la création d’entreprise est de bon augure. Il n’y a pas d’âge pour entreprendre. Alors oui, les seniors ont un futur professionnel.

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Voir le 2e article : Seniors entrepreneurs, un phénomène durable

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(Photo : Wikipedia)

Rédaction

Signature collective des rédacteurs de Zevillage.

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3 commentaires

  1. Bonjour,
    Comme souvent, l’appellation est trompeuse.
    Sauf erreur il faut aller chercher le terme « senior » dans l’univers sportif.
    Alors on quitte la catégorie des « Juniors » pour entrer dans celle des « séniors ». Ce transfert s’opère à l’age de 18 ans.
    Tout ceci reste à vérifier, mais il me semble bien bien que ce soit cela.

    Il faudrait donc trouver un autre terme.
    Cordialement
    Gérard VALLET

  2. Si l’on prolonge la métaphore sportive, vous confondez effectivement la catégorie Senior avec la catégorie Vétérans dans cet article…
    En tout bien tout honneur, sur le marché du travail, senior devrait être synonyme de professionnel confirmé, pas plus pas moins…le qualificatif « senior » restera alors un adjectif, pas une étiquette simpliste et fourre-tout à apposer à partir d’un âge-limite….Age à partir duquel on pourra toujours s’amuser à spéculer ou espérer ne pas subir (jusqu’à s’auto-dévaloriser)…par une sorte de gué-guerre soft entre générations ?
    Avec les dégâts sociaux collatéraux, dont Pôle emploi fait aussi les frais…

    Alors non au collage de poissons d’avril dans le dos de ceux qui sont moins jeunes que soi-même, et non à l’irresponsabilité collective ou au misérabilisme trop facile…

    Le seul vrai combat étant celui-ci: comment rebondir, ou me réinventer dans ma 2è ou 3è partie de carrière? Tout professionnel expérimenté, confirmé, qualifié, doit se poser cette question à un moment donné…Et l’âge de ce questionnement n’est pas nécessairement le même pour tous…

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