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L’Orne terre du télétravail : le conseil général devrait investir dans les télécentres dès 2010

Interview de Jérôme Nury dans Ouest-France du 28 octobre au sujet du plan de développement du télétravail dans l’Orne, projet qu’Alain Lambert soutient depuis l’origine.

Le vice-président du conseil général, en charge de la commission économie et aménagement du territoire, confirme dans son interview l’investissement de la collectivité locale dans un réseau de 10/12 télécentres connectés en très haut débit, « autour de 100 mégabits ».

Ce plan, qui vise à transformer l’Orne en terre du télétravail, devrait passer au vote au conseil général le 30 novembre. Le conseil régional de Basse-Normandie travaille parallèlement pour connecter ces télécentres en très haut débit.

Le premier télécentre du réseau, celui de Boitron, devrait voir le jour fin décembre-début janvier.

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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12 commentaires

  1. Bonjour.
    J’ai du mal à adhérer à ce projet. Premièrement parce que le télétravail est par définition un travail que l’on fait chez soi et non dans un autre lieu. Deuxièmement, au point de vue financier parce que nous n’avons pas pu étudier une étude de marché digne de ce nom, ni un compte d’exploitation prévisionnel. Troisièmement, parce que le haut débit finira bien par couvrir tout le territoire et qu’alors, ce centre deviendra inutile et beaucoup de finances publiques auront été immobilisées dans ce projet, pour peu de résultat. Et cela aura monopolisé de la capacité d’endettement.
    On nous dit que, du point de vue fonctionnement, les loyers perçus couvriront les intérêts d’emprunt. C’est vrai tant que (et si) des loyers sont perçus … Ce qui n’est pas sur, ni sur le court terme, ni sur le moyen terme, ni sur le long terme.
    J’ai déjà dit cela en conseil.
    Philippe Motte, conseiller communautaire

  2. Philippe,

    Merci de ton commentaire et de ton souci louable de défendre l’argent public. Je le partage.

    Dommage que ton propos repose sur une méconnaissance du sujet.

    « Le télétravail est par définition un travail que l’on fait chez soi… ». Non, par définition il se fait hors de l’entreprise, chez soi ou ailleurs. Ces dernières préfèrent d’ailleurs envoyer leurs salariés télétravailleurs dans des télécentres plutôt que chez eux. Le télécentre empêche l’isolement.

    Pas d’étude de marché ? Elle a été refusée pas l’ancien président de la CDC où tu sièges (pas à l’époque, je le concède)… Nous nous sommes donc fondé sur notre connaissance du réseau de télétravailleurs du département et sur les besoins manifesté par les entreprises d’Ile-de-France qui lancent des projet de télétravail.
    Nous nous reposons également sur la connaissance de l’activité des télécentres dans d’autres régions.

    « Le haut débit finira bien par couvir tout le territoire ». Il s’agit pour le télécentre de Très haut débit (50 à 100 Mo symétriques) et pas de haut débit. Tu peux attendre 10 ou 20 ans pour voir ce débit arriver tout seul à Boitron ou à Aunay car le marché est trop petitpour que des opérateurs privés investissent seuls.

    Il existe un risque de ne pas couvrir les dépenses avec les loyers ? Connais-tu une entreprise humaine qui soit certaine de réussir ? C’est le propre de l’esprit d’entreprise d’avancer malgré les risques. Dans notre cas, les investissements ne sont pas perdus si le télécentre ne fonctionnait pas.

    Toi qui dit avoir des sentiments écologiques, tu devrais te réjouir que le conseil général encourage un mode de travail qui préserve la planète et le cadre de vie de notre département.

    Tu as milité, comme moi, contre l’anneau ovale pour ces mêmes motivations. Tu milite contre le karting toujours pour cette raison. Tu devrais favoriser l’arrivée de télétravailleurs.

    A moins que tu refuses toute activité économique ? Dans ce cas supprimons donc aussi les vaches dans l’Orne, il paraît que leurs déjections trouent la couche d’ozone…

  3. Bonjour,

    Monsieur Philippe Motte,

    Aunay-les-Bois est à vol d’oiseau à 8, 9 Km de l’autouroute A28 au lieu de chercher à expliquer certaines choses, par des pseudos motifs économiques.

    Je vous inviterai plutot à prendre votre pelle, votre pioche et votre cheval et à commencer à faire du génie civil pour alimenter votre village avec une fibre optique.

    Vous allez me dire : « Mais pourquoi faire une fibre optique ? »

    Pour faire du télé-travail chez les ploucs, parce qu’a unay-les-Bois et ses 145 habitants, on vivra mieux quand on aura du réseau, qui nous permettra d’avoir des changes égales aux grandes villes.

    Les gens de PAU, ils ont 100 Mb/s chez eux et ils vivent mieux, ils vont plus vite quand ils font du télé-travail.

    Cela va plus vite (100 Mb/s symétrique), quand on utilise de la téléphonie IP on a pas l’impression de parler dans une grotte (même si on est un plouc de Aunay-les-Bois).

    Si l’on part sur votre idée économique du tout « trop cher », pensez alors qu’il est inutile d’avoir autant de route autour de chez vous. Un seul chemin en terre peut convenir et l’autouroute il faudrait la fermer aussi..

    Ayez un peu d’ambitions, vous êtes un petit bled, vous avez une autouroute à proximité. Allez vous y raccordé et proposez 100 Mb/s mutualisés à l’ensemble des habitants de votre village.

    Faites le vous même

    Personne ne vous apportera de la fibre optique, où si..

    Horizon 2027, quand vous serez vraiment des ploucs et que vous n’aurez pas un accès à l’information équitable.

    Votre job d’élu c’est d’apporter une péréquation démocratique à l’accès internet

    Faites le vous même, plutot que de grogner dans votre coin

    Bien cordialement.
    Alexandre.

  4. Certes, le projet présenté en CDC ne comportait pas d’éléments ou peu d’éléments concernant le fonctionnement du télécentre. Mais il n’en reste pas moins que de croire à la couverture haut débit (je ne parle même pas du très haut débit dont il est question dans les télécentres) dans nos campagnes me semble pour le moins bien naïf !

    Voici les réactions d’un nouveau venu dans notre région qui a créé son entreprise et qui aurait voulu un accès 4 Mb pour pouvoir répondre à ses besoins, ce qui n’a pas été possible les émetteurs wi-max proches étant saturés :

    « Concernant le sujet initial, celui de l’accès Internet, je constate
    que bien des progrès restent à faire pour qu’un semblant de service
    permette enfin de créer de l’activité économique dans ces territoires
    désertés. Je suis arrivé il y a un an, créant deux emplois. Ce n’est
    pas grand chose, presque rien, mais comment puis-je aujourd’hui
    conseiller à d’autres de venir s’installer dans une région où l’on a
    tant de mal à être connecté au monde… et ou les concepts de service
    au client semblent aussi compliqués à faire accepter ? »

    Voilà, se battre pour des routes et des fossés en état c’est bien. Se battre pour que certains travailleurs aient des connexions dignes de ce nom, c’est aussi louable. Se soucier des dépenses de l’argent des impôts c’est nécessaire, c’est même le souci premier d’un élu (enfin ça devrait l’être …).
    Tout n’est après qu’un choix politique. L’aménagement du territoire ça n’est pas que goudronner des routes allant vers nulle part (chez moi par exemple, 400 m de routes et une impasse !) c’est aussi proposer aux acteurs économiques même modestes, de pouvoir mailler le territoire. Nous sommes bien près de la réserve d’indiens et il ne faudra pas s’étonner que cette réserve soit les terrain de jeux, de traitements …

  5. Quand à la façon dont un télétravailleur souhaite télétravailler, à mon avis, il n’y en a pas qu’une. Je l’ai fait pendant 2 ans et franchement pouvoir retrouver les collègues de temps en temps c’était un grand plaisir !
    D’ailleurs laissons les s’exprimer sur la question, ça pourra apporter de l’eau à nos moulins …

  6. Il est malheureusement notoire en France qu’un trop grand nombre d’élus, dont certains sont parlementaires, n’ont pas encore compris que la compétitivité de la France reposait désormais sur sa capacité à être un acteur de première classe de la société de l’information et de permettre l’éclosion d’initiatives à haute valeur ajoutée. Ces dernières ne reposent plus sur les infrastructures traditionnelles que sont les routes, les ponts, et autres ouvrages; mais sur un nouveau type d’infrastructure invisible, faite de faisceaux de lumières qui transportent de l’information à toute vitesse. Deux mots clés de celle nouvelle société : information et vitesse. Ceux qui savent la traiter, l’améliorer, l’augmenter, la développer, etc. sont les travailleurs du savoir pour qui il est indispensable d’investir maintenant. Les aménageurs traditionnels que sont l’Etat et/ou les opérateurs ne viendront jamais dans nos petits villages…si, quand il sera trop tard.

    Une qualité essentielle d’un élu est de tirer les leçons des erreurs politiques du passé. Faites un petit retour mental, Monsieur l’élu, pour vous souvenir des raisons pour lesquelles nombre de territoires ont été abandonnés par les jeunes qui regardaient l’avenir autrement : parce que ces territoires étaient enclavés et n’offraient aucune perspective d’emploi correspondant à leurs nouvelles aspirations. Les routes et autres moyens d’accès ont été développés…mais, ils étaient partis !

    Nous vivons un moment exceptionnel pour les élus qui sont capables d’avoir une vision pour leur territoire et en faire une terre de travail à haute valeur ajoutée. Pour cela, il leur faut de Très Haut Débit (THD). Et vous fixerez ces nouvelles élites sur votre territoire qui offre la qualité de vie à laquelle ils aspirent.

    Par ailleurs, votre interprétation du télétravail est celle qui continue à faire énormément de tort à la France. C’est une vue fausse et rétrécie de la chose. Je vous rappelle tout simplement la définition officielle française du télétravail : « le télétravail est une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail utilisant les technologies de l’information dans le cadre d’un contrat de travail et dans laquelle un travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière ». ANI du 19 juillet 2005. Hors de ces locaux veut dire, n’importe où, sauf au bureau. Le domicile n’est qu’une alternative parmi beaucoup d’autres. Le télécentre est une alternative plus satisfaisante comme cela a déjà été expliqué.

    A tel point, qu’un projet d’envergure appelé Actipole21 est en cours de développement en Ile-de-France.

  7. En réponse au commentaire de M Motte, je voudrais apporter mon expérience de télétravailleur salarié d’une entreprise dont le siège social est à Vélizy en région parisienne.
    Je suis à Montperroux, connecté en wimax 1M symétrique.
    J’adhère totalement aux commentaires précédents sur le fait que télétravail n’est pas synonyme de travail à domicile !
    Actuellement, un détail me gêne quotidiennement : la vitesse, trop lente pour envoyer de gros fichiers, trop lente pour afficher des sessions graphiques déportées X11.
    Il parrait totalement irréel de penser qu’un jour prochain le très haut débit pourrait arriver jusqu’à Montperroux par des fournisseurs d’accès privés. La justification économique est sans appel.
    L’idée d’un télécentre, mis en route avec une aide publique et dont le fonctionnement serait couvert par son activité me parait tout à fait viable.
    En terme de proposition, il serait un peu naïf de croire que 1+1=2 : un télécentre n’apporte pas que de l’accès très haut débit mais aussi (comme cela a déjà été évoqué) des situations d’échange (fertilisation croisée) et un socle idéal de développement « interne » (irrigation par étapes des alentours) et externe (attraction d’applications très haut débit en multimédia, data center déportés).
    Pour finir, je voudrais faire une comparaison avec le TGV : est-ce que quelqu’un aujourd’hui pourrait remettre en cause l’effet d’une désserte TGV sur le tissus économique voisin (pourtant il existait déjà des solutions de transport) ? On peut s’attendre au même genre d’impact avec le très haut débit alors si on peut être pionniers, il ne faut pas hésiter, on ne peut pas critiquer un tel investissement.

  8. @Motte,

    L’attention aux retours financiers directs vous honore, et comme vous semblez spécialiste, j’apprécierais beaucoup que vous puissiez publiez les études de marchés préalables aux investissements publics depuis 10 ans, afin de pouvoir comparer avec la rentabilité prévisionnelle d’un rond-point, d’un tout à l’égout et de la 2x2voies gratuite entre alençon et rouen. Ensuite, on pourra comparer au retour sur investissement direct effectif.

    Je cherche ce type d’infirmation depuis longtemps, sans succès à ce jour.

    Le seul que je trouve sans problème, c’est le retour sur investissement direct du FTTH (la fibre à la maison… et dans les centres de télétravail :-)) : 10 ans, quand les travaux sont menés en bon père de famille, je veux dire sans trop de marges arrières.

    Car le FTTH, c’est 300€ de chiffre d’affaire par an et par ligne, dont 1/3 amorti 1000€ d’investissement moyen pendant 10 ans, et sont un revenu disponible pour la collectivité ensuite.

    Quel autre investissement public peut faire mieux ?

    Sans compter bien sûr les retours indirects, mais je n’insiste pas, la mariée serait vraiment trop belle 🙂

    Quand à la capacité d’emprunt, avec un projet FTTH, les banques vous assaillent, car non seulement vous êtes sûrs de rembourser, mais le revenu direct vous procure une capacité de remboursement stable pour 30 ans au moins…

    Les seuls à faire la tête sont FT et ses actionnaires publics, qui voient avec dépit ce revenu rester dans votre commune au lieu de partir à Paris. Car 100€/an pour 30 millions de lignes cuivres inadaptées mais amorties, cela représente 3 milliards d’Euros par an pour FT. D’où le double jeu de FT et de la CDC…

    Mais avez vous fait le calcul pour votre collectivité ?

  9. Je suis arentine et je sis en train de faire mon thésis /tesis) sur le télétravail dans mon pays et en faiant une investigation dans la web j’ai trouvé vôtre page. Et voudrais ajouter un commentaire: d’après les articles que j’ai déja lû j’ai arrivé à la conclusion que le télétravail est le travail qui est fait chez le télétravailleur ou le lieu librement elû par le télétravailleur Donc si une entreprise dit au télétravailleur oú il doit aller pour faire son tavail cela est comme dire au télétravailleur de aller faire le travail a l’entreprise. Le télétravailleur n’aura plus la possibilité de faire son travail ou il le décide. Le télécentre fonctionnaira comme une « sucursal) (je ne connais pas le mots en francais) En plus qui sera résponsable pour les accidents et maladies professionnelle???? L’entreprise ou le centre ou le télétravailleur fait son travail. Excusez- moi pour les erreurs d’ortografie mais je n’ai pas la cedille dans la PC et je ne parle pas francais despuis 20 ans.Je souhaite être notifiée par email du suivi de ces commentaire. Vôtr opinion m’intérese beaucoup. Merci bien. Eugenia.

  10. Hola Eugenia,

    Aqui esta una respuesta que te puede ajudar !

    Le télétravail permet de travailler dans un autre endroit que les locaux de l’entreprise; mais « pas » de télétravailler n’importe où sur le plan légal car un salarié a toujours un lieu de travail qui est fixé contractuellement. Donc, en France, lorsqu’un télétravailleur a un avenant à son contrat de travail, celui-ci va indiquer où est le lieu de télétravail. Cela peut être le domicile, cela peut être un télécentre, cela peut être chez un client, etc. ou une combinaison de ces lieux. Mais, c’est fixé dans le contrat. S’il s’agit du domicile, il doit s’agir du domicile qui a été déclaré à l’employeur. En France, un salarié a l’obligation légale de donner l’adresse de son domicile à son employeur. Sinon, dans la réalité il se peut qu’il travaille ailleurs, mais pour la responsabilité en cas d’accident, seuls seront pris en considération les lieux fixés dans l’avenant au contrat de travail.

    Pour en savoir plus, il est important de lire l’accord national interprofessionnel qui a été signé en 2005 en France et qui donne le cadre d’exécution du télétravail en France. Vous trouverez plus d’informations sur les aspects légaux du télétravail salarié sur http://www.distance-expert.eu

    J’espère que ces précisions seront utiles pour votre thèse.

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