Télétravail

Télétravail : une étude de Malakoff Mederic et de l’Ifop

Selon une étude conduite par l’Ifop pour le compte du groupe Malakoff Médéric, les salariés sont très largement satisfaits par le télétravail mais sont inquiets du risque d’isolement et peu disposent d’une pièce spécifique à domicile pour travailler (voir l’interview de Zevillage dans le Figaro).

Ainsi, seuls 18 % des salariés interrogés (1 507 salariés consultés en ligne, et 401 dirigeants d’entreprise d’au moins 10 salariés interviewés au téléphone) ont un bureau dans une pièce spécifique, 30 % en disposent dans une autre pièce, non dédiée au télétravail. Une majorité d’entre eux (52 %) travaillent en effet sur d’autres espaces, comme une table de salon ou une table à manger.

25% de télétravailleurs en France

Globalement, le télétravail est en progression, et concernerait désormais 25 % des travailleurs, dont 6 % ont contractualisé cette organisation du travail. Dans certains secteurs, comme la presse et la communication, on retrouve des taux très élevés, avec 16 % de salariés en télétravail de manière contractuelle, et 37 % de manière non contractuelle.

Des chiffres comparables avec le secteur des services (respectivement 11 % et 31 %). Parmi les populations les plus représentées, les cadres, qui ont le plus contractualisé cette pratique (17 %, contre 42 % de non contractuels), et les salariés aidants.

Une journée de télétravail par semaine

57 % des salariés travaillent à distance au moins un jour par semaine, dont 85 % de manière contractualisée et 47 % de manière non-contractualisée. « Une seule journée par semaine reste la porte d’entrée dans le télétravail et constitue un socle minimal sur lequel les autres journées éventuelles se contractualiseront ou non », remarque Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation, du digital et des données du groupe Malakoff Médéric. Par ailleurs 23 % des télétravailleurs utilisent des espaces de travail partagés, ou des bureaux satellites de l’entreprise (22 %).

Idéalement, les sondés estiment à deux journées par semaine la durée adéquate (43%), davantage qu’une journée (32 %), et 3 jours (14 %).

Bienfaits multiples selon l’étude de Malakoff Médéric

Les bienfaits du télétravail sont multiples, que ce soit du point de vue de l’entreprise ou de celui des salariés. Pour 90 % des télétravailleurs, cette pratique leur offre une meilleure autonomie et une plus grande efficacité dans le travail (87 %), tandis que coté employeurs, on y voit comme bénéfice l’engagement des salariés (82 %), la responsabilisation et l’autonomie (80%), puis le moyen de développer la marque employeur (68 %). A noter que 39 % des dirigeants évoquent aussi la baisse de l’absentéisme.

Les salariés n’ayant pas accès au télétravail souhaitent y recourir en majorité (46 %), des vœux qui grimpent dans certains secteurs, comme la banque et les assurances (70 %, contre 40 % à l’inverse pour le BTP ou pour la branche des hôtels cafés, restaurants), chez les femmes (61%), pour les cadres (68 %) et managers (61 %). Hormis la région parisienne, où il existe une grosse demande, notamment en raison des transports en commun (68 %), il y a peu de différences selon les régions.

Risque d’isolement

Le risque d’isolement, avec la perte de l’esprit d’équipe, constitue le premier type d’inconvénient pointé par les sondés, en particulier pour les jeunes générations. Ce sont en effet ces derniers qui sont les moins satisfaits par cette pratique (16 % de mécontents), avec les ouvriers (16 %) et les salariés sans enfants (13 %). Autre danger potentiel, des temps de travail quotidiens plus élevés (pour 45% des sondés).

Pour les employeurs, la perte du lien social est aussi évoquée (47 % des sondés), de même que les difficultés à manager des collaborateurs à distance (38 %). En revanche, peu d’entre eux citent les coûts supplémentaires liés à l’équipement informatique, aux connexions internet… (20 %).

Les ordonnances pas encore identifiées

Bien que 58 % des salariés ne savent pas que les ordonnances du 22 septembre ont assoupli les règles de mise en œuvre du télétravail, les sondés estiment cependant que celles-ci sont une bonne chose. En revanche, les personnes déjà concernées par le sujet sont davantage au fait des dispositifs légaux. Elles sont à ce titre mitigées sur le développement de la réforme du télétravail dans leur entreprise. 40 % estiment qu’il y aura un renforcement de cette pratique, 40 % pensent l’inverse.

Télécharger l’étude télétravail de Malakoff Médéric (PDF)

(source : Fil AFP-Liaisons sociales – David Giraud – Liaisons sociales)

Rédaction

Signature collective des rédacteurs de Zevillage.

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