Télétravail pendant la grève : pourquoi ça marche, ou pas
Beaucoup de salariés ont découvert le télétravail pendant la grève des transports sans l’avoir vraiment choisi. Certains sont enthousiastes, d’autres manifestent un ras-le-bol du télétravail après presque 2 semaines. Rien d’étonnant, il existe des règles pour bien télétravailler qui n’ont pas été respectées dans l’urgence.
Le télétravail c’est pour les volontaires
Dans les circonstances exceptionnelles de la grève, beaucoup de salariés se sont retrouvés télétravailleurs désignés d’office par les circonstances. On peut le comprendre, c’était une mesure d’urgence.
Mais, la grève durant, certains salariés vivent parfois mal ce télétravail à temps plein. Soit parce qu’ils n’arrivent pas à s’organiser, faute de préparation. Soit qu’ils se sentent isolés. soit, enfin, qu’ils n’aiment pas travailler depuis leu domicile. Pas étonnant que certains jettent l’éponge.
C’est pour cela que, dans sa grande sagesse, la loi de 2012 sur le télétravail a repris les principes déjà présents l’ANI de 2005 : le télétravail c’est uniquement pour les volontaires.
Le télétravail se prépare
Par définition, les salariés passés en télétravail à cause de la grève – et leurs entreprises – n’ont pas été préparés.
D’où les réactions parfois brutales d’entreprises qui somment leurs salariés de revenir au bureau après un ou deux jours en télétravail à la maison.
Là non plus, rien d’étonnant. On ne change pas une culture du management et des habitudes en une semaine. Et donc, si le télétravail n’avait pas été préparé auparavant, la situation exceptionnelle causée par la grève des transports publics n’est pas forcément le meilleur moment pour lancer la mise en place du télétravail.
Or, pour éviter les problèmes, il faut préparer l’entreprise à cette nouvelle organisation : communication, négociation avec les partenaires sociaux, éventuellement lancement d’un groupe pilote, gestion de tous les détails qui figureront dans une Charte, etc. (voir les 24 conseils de la CFDT d’EADS pour réussir le télétravail).
Le télétravail ce n’est pas pour tout le monde
C’est une évidence découverte par beaucoup de commentateurs cette semaine : le télétravail (au sens de travail à distance) n’est pas possible pour tout le monde (salariés postés, en contact avec le public, commerçants, artisans…).
C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut fixer les critères d’éligibilité au télétravail quand on prépare le projet de l’entreprise. Afin de fixer les règles communes et éviter de l’incompréhension et le sentiment d’être discriminé parce que le télétravail a été refusé.
Le télétravail ce n’est pas tout le temps
Sauf exceptions, ou organisation particulière de l’entreprise, le télétravail n’est pas souhaitable à plein temps au domicile du salarié. Au-delà de 3 jours par semaine des problèmes d’isolement, de lassitude peuvent apparaître ainsi qu’un désengagement dû à l’éloignement de ses collègues de travail.
Il n’est donc pas étonnant, là non plus, que des salariés qui n’ont pas choisi de télétravailler pendant la grève fatiguent au bout de plusieurs jours en télétravail à temps plein.