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Sortir du cadre pour être plus productifs

Trop plein de routine et de monotonie dans le travail, stress, fatigue : qui n’a pas connu ces situations ou ces symptômes d’une lassitude pénalisante pour notre efficacité et notre productivité. La recette pour se remettre d’aplomb est simple. Il faut sortir du cadre, prendre du recul ou même changer de cadre.

enigme des points à relier
Enigme des points à relier. Pour trouver la solution il faut… sortir du cadre.

L’un des pièges le plus courant dans la vie professionnelle, est de se laisser submerger par son travail, de se laisser envahir par le stress et la fatigue. Attention à ne pas toujours incriminer la quantité de travail ou la pression des managers car nous en sommes souvent les premiers responsables.

J’attire votre attention sur le fait qu’il est tout à fait possible de se noyer dans 30 centimètres d’eau et que, de la même manière, nous pouvons nous laisser déborder par un petit nombre de tâches ! Il existe même un effet pervers alimenté par la culture du « débordement volontaire » : combien de fois entends-je autour du moi, des personnes se plaindre d’être sous l’eau, avec une pointe de fierté, comme s’il s’agissait d’un signe de productivité ou d’assiduité au travail ! Comme si le nombre de dossiers en cours mesurait leur aptitude au travail…

En tous les cas, quel que soit le nombre de tâches et notre rapport au travail, il arrive qu’une lassitude s’installe, que des périodes soient plus compliquées que d’autres. Enervements, difficultés inhabituelles à exécuter une tâche aisée en apparence, erreurs, relations plus compliquées avec les collaborateurs entrainant des tensions et laissant un goût amer… Ces zones de turbulences sont souvent atteintes lorsque nous restons trop longtemps dans notre zone de confort, bien au chaud, ou reclus dans notre travail sans s’interrompre de temps à autre !

Il existe pourtant un remède efficace et très simple pour ne pas tomber dans ce piège ! Un remède qui ne demande pas d’efforts particuliers, pas d’abonnement à un coach sportif ou mental et pas trop de place dans votre emploi du temps déjà fort chargé. Pas non plus d’application smartphone à télécharger, pas de bracelet connecté, pas de boissons vitaminées !… En effet, pour rester constamment concentré et efficace dans votre travail, il suffit de sortir du cadre !

Quel cadre ?

En parlant de cadre, j’entends notre environnement direct et habituel, celui que l’on ne voit plus à force d’y être immergé en permanence. Cet environnement est constitué d’hommes et de femmes : collaborateurs, clients, prospects, fournisseurs ; de lieux : votre bureau, la cantine, les restaurants, les salles de réunion ainsi que des entités immatérielles : les trajets quotidiens maison/bureau, les projets, les relations avec les autres. Parmi ces éléments constituants, ceux qui sont réguliers ou répétitifs ont tendance à disparaitre de la vision et peuvent échapper à une forme de vigilance intellectuelle ou sensorielle.

Comment sortir du cadre ?

Sortir du cadre, cela veut essentiellement dire poser un regard neuf ou au moins différent sur une situation, un projet. Prendre le temps de se concentrer sur notre environnement ou un sous ensemble en s’efforçant de le regarder réellement. En ré-observer un détail, une caractéristique, une nouveauté.

C’est aussi prendre de la hauteur et observer cet ensemble dans son entier en considérant la position de chacun des autres éléments et les interactions entre eux. En réussissant cela, nous maitrisons la situation et notre comportement. (Nous pouvons même commencer à agir sur celui des autres).

Evidemment chaque individu aura une technique différente pour y parvenir. Voici cependant quelques recommandations afin de faciliter votre « sortie du cadre » :

1- sortir du cadre en prenant du recul

Tel l’adage qui conseille de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler, il devrait en exister un qui recommande la prise de hauteur sur chaque situation nouvelle. Nous pouvons avoir la mauvaise habitude de partir tête baissée lorsque nous débutons quelque chose de nouveau.

Pour se rappeler de prendre du recul, il faut créer des repères, des marqueurs en l’apparition de certaines occasions.

Premier marqueur : l’apparition d’un nouvel élément dans votre environnement (un projet, une personne, une information). Le premier réflexe doit être la prise de recul, ne foncez pas (vous le ferez ensuite) !

Je me rappelle d’un professeur de mathématiques qui, de temps à autre, plaçait des informations importantes en fin d’énoncé afin de s’assurer que nous lisions bien tout dans son ensemble avant de débuter la réflexion… le plus dur dans cette démarche est d’accepter de prendre (et non perdre) du temps avant d’agir. Dans une société où la vitesse est admirée, ce n’est pas toujours aisé.

Prenez donc le temps de vous poser des questions sur cette nouvelle situation : pourquoi moi ? Pourquoi cette situation ? Pourquoi maintenant ? Quels impacts sur mon environnement et sur les autres. On vient de vous charger d’un projet ? Sortez immédiatement marcher pendant 10 minutes afin d’y réfléchir !

Autre marqueur possible : un évènement périodique comme la fin de semaine par exemple. 15 minutes pour prendre de la hauteur et repenser à la période écoulée dans son ensemble.

2. Sortir du cadre en agissant différemment

La routine et la lassitude peuvent aussi s’installer lorsque l’on répète régulièrement les mêmes actions, lorsque son environnement devient immobile. Pourquoi ne pas le bouleverser (gentiment) de temps à autre?

Regardez un cocktail dans un verre qui reste immobile plusieurs heures. Les différents composants vont se réorganiser en strates. Secouer le verre va chambouler les différents éléments et reconstituer le cocktail.

Il en va de même pour notre environnement, il faut provoquer des interactions en agissant différemment de temps à autre.

Concrètement, un environnement de travail, aussi agréable soit-il, 5 jours par semaines et 9 heures par jour, c’est trop ! Les habitudes s’installent et la lassitude qui va apparaitre peut même, sur le long terme, entrainer une haine de ce décor ou du trajet quotidien !

Alors : changez de route, même pour une plus longue, empruntez un autre parcours pour aller au bureau ou rentrer chez vous. Autre idée : changez de place dans vos bureaux (dans mon ancienne agence, les 15 collaborateurs changeaient de bureaux tous les 6 mois environs).

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Satchelbord, solution de bureau portable

3. Sortir du cadre en changeant de cadre !

Plus radical, il s’agit, pour un temps, de se déplacer géographiquement, changer ses relations, mettre en pause ses projets ou travailler sur d’autres sujets. Radical mais salutaire. Nous le faisons déjà lorsque nous partons en vacances !

Mais nous pouvons imaginer des solutions plus faciles à mettre en place régulièrement : le télétravail par exemple : quelques heures par semaine, investissez l’un des nombreux espaces de coworking ayant vu le jour en France (toute la liste ici). Vous pouvez également y organiser rendez-vous et réunions. En plus de changer de décor, vous pourrez rencontrer d’autres travailleurs et certainement enrichir vos relations.

Pour finir, je vous confie ma combine : je vais travailler au vert au moins une fois par mois. En plus de quitter mon environnement urbain stressant, je profite d’un environnement naturel qui est propice au travail.

La concentration et la créativité y sont meilleures. Il peut (par facilité) s’agir d’un parc de la ville de Paris (carte des hotspots de la ville de Paris), d’une ballade réflexion ou réunion avec un collaborateur dans les forêts proches de Paris (accessibles en RER) ou d’une maison de campagne d’amis vide pendant la semaine !

Finalement, le plus compliqué dans le fait de sortir du cadre, ce n’est pas la difficulté que cela représente, mais plutôt la rigueur nécessaire pour penser à le faire régulièrement ! C’est de s’en souvenir et ne pas se laisser endormir. Lorsque vous y parviendrez, ces prises de recul vous éclaireront et donneront du poids et du sens à toutes vos actions !

Et je termine sur cet extrait de Noces d’Albert Camus : « Jamais je ne restais plus d’une journée à Tipasa. Il vient toujours un moment ou l’on a trop vu un paysage, de même qu’il faut longtemps avant qu’on l’ait assez vu. Les montagnes, le ciel, la mer sont comme des visages dont on découvre l’aridité ou la splendeur, à force de regarder au lieu de voir. Mais tout visage, pour être éloquent, doit subir un certain renouvellement. Et l’on se plaint d’être trop rapidement lassé quand il faudrait admirer que le monde nous paraisse nouveau pour avoir été seulement oublié.« 

François Byrski

Ex-directeur général de l'agence de web marketing Digitalkeys, il se consacre maintenant à la mise en place de solutions innovantes dans le domaine du travail, des tiers lieux et de la nature !

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