Coworking ou pas coworking ?
Il y a quelques années lorsque nous lancions des espaces de coworking, nous étions entre militantisme et hyper originalité. En tout cas nous étions des précurseurs et il fallait expliquer et expliquer encore ce qu’était un lieu de CO…working… et pourquoi la COmmunauté qui y vivait n’était ni dangereuse, ni utopique ni sectaire.
Il n’y a pas un mais des coworking
Aujourd’hui, la société est en mouvement et l’organisation du travail également. Le coworking est un concept admis, recherché même, et dont on attend souvent beaucoup. Le mot, lui-même est quelques fois galvaudé.
Dire d’un lieu qu’il est un véritable espace de coworking et d’un autre qu’il ne l’est pas n’est pas facile et, sans y travailler, pour tout dire impossible car pour en comprendre l’alchimie il est plutôt nécessaire de le connaitre de l’intérieur.
Quels critères pour parler d’un espace de coworking ?
Le lieu doit favoriser par son agencement les échanges et contacts, dans une ambiance agréable. Un lieu de coworking est largement ouvert, il offre une connexion Internet à un débit très correct (plutôt THD mais on en voit en ruralité fonctionner très bien avec moins de débit). Il propose également des boissons chaudes, souvent un espace cuisine, un espace pour plus de calme, etc.
Se rapprochant à bien des égards d’un salon, il permet la location de salles de réunion, les communications téléphoniques au calme et sans déranger les autres coworkers, il peut être complété par un lieu de fabrication Fablab.
Le lieu est « habité » par une communauté, diverse, qui collabore si elle le souhaite
Le lieu est habité, c’est à dire qu’il existe une véritable communauté de résidents. Des profils variés mais tous « membres » quelques soient les statuts et la gouvernance du lieu.
Cette communauté, c’est ce qui le différencie d’un centre d’affaires. Cependant, faut il exiger que la communauté ne gère ou co-gère le lieu pour estampiller le lieu espace de coworking ? Il est des lieux et des animateurs, qui sont plus propices à construire cette communauté même de façon implicite. Par l’accueil d’animations organisées par les coworkers, par la mise en place d’outils ou de rencontres régulières entre les membres, etc. En effet, si l’animation du lieu dépasse le simple rôle de concierge, alors nous avons bien un espace de coworking.
Les très grands lieux, souvent privés, comme Secondesk, MorningCoworking ou Wereso, sont ainsi des lieux de coworking car ils poussent aux échanges entre leurs coworkers et animent leurs lieux. S’ils ne sont pas ces lieux militants portés par des associations d’entrepreneurs ou ces lieux de développement territorial portés par des acteurs publics, ce n’en sont pas moins des lieux de coworking qui répondent à un véritable besoin d’hébergement avec l’adhésion à une communauté.
On trouve également de plus en plus d’outils et d’applications qui permettent de faciliter les mises en contact entre membres d’une communauté élargie (à l’échelle d’un réseau de lieux par exemple comme NowCoworking)
Des lieux sont également aménagés au sein des entreprises afin de faciliter les collaborations internes (casser les silos), et avec les prestataires et partenaires externes (équipes projets). Là aussi, les codes du coworking sont là si les collaborations et animations dépassent le simple open space interne d’entreprise, sans une part de liberté des rencontres entre collaborateurs. On peut également parler de corpoworking. Nous avons, avec Neo-nomade, écrit un livre blanc sur ce phénomène en croissance.
Le lieu s’anime régulièrement et s’ouvre à l’extérieur
Un lieu de coworking vit, notamment, des liens qui s’y créent et pour que ces liens soient les plus profitables aux coworkers, l’animateur (ou les animateurs si la communauté s’anime par elle-même) doit organiser l’ouverture de ce lieu. Notamment via des animations auxquelles participeront les entrepreneurs, salariés et acteurs du territoire (soirée d’accueil et présentation d’un réseau d’entrepreneurs, présentation d’outils de développement informatique par un développeur freelance coworker, permanences d’un cabinet d’expert comptables, etc.).
Ces animations et donc ces nouvelles rencontres sont, pour les coworkers, autant d’opportunités de nouvelles affaires et de nouvelles collaborations au-delà de la communauté elle-même.
Pour le lieu, ces animations sont autant de chances de convaincre de nouveaux candidats à rejoindre le lieux de coworking ou d’entreprises à louer des salles par exemple.
Au final, chacun doit choisir son style de coworking
Il existe bien entendu des lieux qui se réclament du mot « coworking » mais qui n’en épousent pas les codes et surtout la valeur ajoutée : la communauté et la collaboration entre ses membres.
Au-delà du nom, ces lieux ont également leur rôle, souvent plutôt lié à la souplesse de leur offre d’hébergement, à leur excellente situation géographique ou offre tarifaire.
Les lieux de coworking, où l’on pourra demain multiplier les contacts avec une communauté éphémère par exemple, vont se multiplier. Les hôtels (Mercure par exemple se positionne fortement), les salons et congrès également, les cafés et autres brasseries : seront-ils qualifiés de lieux de coworking ? Oui par leurs organisateurs, non par beaucoup de puristes.
Peu importe je dirai, ils seront des lieux de coworking s’ils parviennent à fournir espace et services et à faciliter les collaborations entre leurs membres.
A chacun, au final, la liberté de travailler dans son (ou ses!) lieu et d’adhérer, ou non, à une communauté de coworkers. La diversité qui émerge dans ces formes de travail en mobilité permettra aux espaces les plus cohérents, de rencontrer des adeptes qui s’y sentiront bien, tout simplement.
Vous voulez découvrir la diversité des espaces de coworking ? Allez les découvrir lors de notre prochaine « Fête des coworking ». Ce sera en juin, partout en France. Plus d’informations dans quelques jours sur Zevillage !
Photo principale de l’article : Photo by Toa Heftiba on Unsplash