Télétravail

Evaluation de la politique d’accueil avec le télétravail du pays de Murat

L’observatoire des territoires de la Région Auvergne vient de publier une étude d’évaluation de la politique d’accueil à l’aide du télétravail de la communauté de communes pays de Murat dans le Cantal. Une politique publique qui aurait permis en 5 ans d’installer 25 entrepreneurs (soit 52 personnes avec les familles) dans ce territoire de 6 000 habitants.

Cette étude a été réalisée par les cabinets Ocalia, OPC et Argo & Siloe pour le compte de l’Agence Régionale de Développement des Territoires d’Auvergne qui souhaitait évaluer l’efficacité de la politique engagée depuis 2007 par la communauté de commune du pays de Murat. Une politique d’un coût déclaré de 500 000€ qui ont dégagé 1,2 M€ réinjectés dans le territoire.

Une politique qui s’appuie sur la création d’un télécentre et espace de coworking, de coaching au télétravail indépendant et salarié, d’un Forum du télétravail, de « logements passerelles », de résidences d’entrepreneurs en partenariat avec la région Auvergne.

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En 5 ans, 25 entrepreneurs ont créé ou transféré leur activité en télétravail en pays de Murat ce qui représente un total de 52 nouvelles personnes installées dans le territoire dont 16 enfants scolarisés.

Par ailleurs, des centaines de personnes ont séjourné en pays de Murat pour suivre les sessions de coaching formation au télétravail organisées dans son centre de formation au télétravail ou pour participer au Forum du Télétravail, un événement imaginé, conçu et élaboré par le territoire et ses partenaires. La conjugaison de ces différents publics a engendré un impact positif sur l’économie locale.

Les résultats de la politique d’accueil

Les nouveaux foyers ont engendré depuis 2008 plus de 1,9 M€. Et 59% de leurs dépenses de consommation ont été réalisées en pays de Murat, soit au total près de 1,2 M€ réinjectés dans l’économie locale.

La présence de ces nouveaux arrivants est un véritable un moteur pour l’artisanat local car 32 % d’entre eux sont propriétaires. Tous ont engagé des travaux en s’appuyant quasi-exclusivement sur des artisans locaux : près de 660 000 € investis dans des projets immobiliers.

[contextly_sidebar id= »N3Yr6UZquZ3Yj9YwL5ABDKMAXUwfYWM5″]Ces dépenses ont potentiellement pu favoriser la création de 18 emplois indirects sur le territoire (rémunérés au SMIC, pas forcément), engendrés par les dépenses de consommation des nouveaux arrivants et 12 emplois induits engendrés par les dépenses de consommation des actifs ayant profité de la création des emplois indirects. Ainsi, un nouvel emploi créé par le dispositif d’accueil constitue en effet une nouvelle source de richesses et donc de dépenses de consommation pour un territoire, qui crée lui-même un nouvel emploi indirect ou induit.

Par extension, dans l’hypothèse où les bénéficiaires ont dépensé presque 30% du reste de leur revenu disponible dans la région Auvergne comme le révèle l’étude, ces dépenses ont pu favoriser la création de 4 emplois indirects dans la région Auvergne.

Selon des scénarios prospectifs élaborés dans le cadre de cette même étude, la communauté de communes du pays de Murat pourrait compter entre 23 et 50 nouveaux entrepreneurs en télétravail ou coworking d’ici 10 ans engendrant eux-mêmes de nouvelles sources de revenu.

D’autres actions autour du télétravail

Chaque année le territoire organise 5 sessions de coaching-formation au télétravail indépendant et salarié ainsi que le Forum du télétravail, un événement qui attire des centaines de participants de toute la France – indépendants, salariés, experts, porteurs de projets économiques, élus, techniciens de collectivités, étudiants… intéressés par les usages numériques et l’économie collaborative.

L’étude révèle que ces différents publics venus séjourner dans le territoire entre 2008 et 2013 pour assister à la formation, participer au Forum du télétravail ou simplement bénéficier d’un retour d’expérience de la collectivité sur son dispositif télétravail, ont engendré plus de 135 000 € de dépenses de consommation dans l’économie locale (nuitées, restauration, commerces de proximité…).

Une méthode à améliorer

Du côté des points à améliorer dans la politique d’accueil du pays de Murat, le rapport note qu’environ un quart des entrepreneurs installés sont en situation économique précaire. Il note également que sur les 25 projets d’entreprise, 1 seul a créé un emploi. Ce qui peut se comprendre car les nouveaux arrivants créent la plupart du temps des entreprises unipersonnelles (travailleurs indépendants, auto-entrepreneurs).

Le rapport préconise une meilleure sélection des candidats à l’installation et encourage un meilleur d’accompagnement des créateurs après leur installation.

Des défauts de jeunesse d’un projet pionnier que le pays de Murat travaillerait déjà à corriger. Et comme le soulignait le président de la région Auvergne, René Souchon, lors de la réunion de présentation du rapport, il faut saluer une stratégie de développement et des investissements tournés vers des secteurs d’activité en développement.

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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