Quitter Paris pour vivre à la campagne ?
L’évolution des outils de travail collaboratif et des organisations de travail rend possible de travailler et de vivre à peu près où l’on veut . Une occasion pour des milliers de gens de mettre leur projet en oeuvre : quitter Paris pour vivre à la campagne.
Paradoxe français
Alors qu’ils sont une très grande majorité à vivre en ville (presque 60% d’entre eux vivent dans des communes de plus de 20 000 habitants), 65% des Français préféreraient vivre à la campagne selon un sondage BVA/20 Minutes de 2011.
Ils seraient même 81% pour lesquels vivre à la campagne représenterait la vie idéale, qu’ils y travaillent ou non selon un sondage IFOP d’octobre 2018 (PDF à télécharger, 1,7 Mo). Et 60% des Français déclarent également dans cette étude que s’ils devaient créer une entreprise, ils souhaiteraient le faire en milieu rural.
Nouveau paradoxe français, nos concitoyens vivent majoritairement en ville mais souhaiteraient en grande majorité vivre à la campagne. Pas étonnant que Paris perde des habitants.
Pourquoi part-on à la campagne ?
Les raisons de quitter la ville sont nombreuses : recherche d’une meilleure qualité de vie, pollution en ville ou coût du foncier urbain. Souvent, le déclencheur de cette migration est l’arrivée d’un enfant pour lequel on aspire à une vie plus saine.
« La campagne, parce qu’elle parait immuable et moins stressante, parait aussi plus apaisante et plus rassurante que la ville, elle-même plus anxiogène. Or, en pleine crise, les Français aspirent d’abord à être rassurés et réconfortés. Sans doute, la vie à la campagne répond davantage à cette aspiration que la vie en ville. » selon le sondage BVA/20 Minutes cité plus haut.
Sans compter sur les aspirations à une vie plus équilibrée, plus frugale, comme le décrivait Edgar Morin en 2007 dans son petit essai Si j’avais été candidat :
« La réduction des intoxications de civilisation – dont l’intoxication publicitaire, qui prétend offrir séduction et jouissance dans et par des produits superflus -, du gaspillage des objets jetables, des modes accélérées qui rendent obsolètes les produits en un an, tout cela doit nous conduire à renverser la course au plus au profit d’une marche vers le mieux, et s’inscrire dans une action continue en faveur de deux courants amorcés qu’il faut développer : la réhumanisation des villes et la revitalisation des campagnes. Cette dernière comporte la nécessité de réanimer les villages par l’installation du télétravail, le retour de la boulangerie et du bistro. »
Ces aspirations mêlée à l’évolution des outils et des technologies et de l’organisation du travail (Très haut débit, développement des freelances…) redonne vie à la vieille idée de l’ex-Datar : repeupler les campagnes avec le télétravail.
Quitter Paris, cela se prépare
Mais pour vivre à la campagne il faut s’y préparer. Attention à la campagne phantasmée, au désir de nature éprouvé au retour de vacances sans connaître vraiment les conditions de vie rurale. Pas de transport en commun dans les champs, voiture obligatoire. Une migration vers la campagne se prépare pour éviter des échecs et un retour anticipé en ville rempli de frustrations.
Cela se prépare professionnellement, par exemple pour éviter de payer sa vie campagnarde par des allers-retours épuisants vers la ville. Cela se prépare aussi pour s’assurer que ce changement de vie correspond bien à nos attentes.
Zevillage est né en 2004 de cette idée : aider des habitants des villes à réussir leur projet d’installation à la campagne.
En attendant, Zevillage participe à la table ronde La campagne, nouvel eldorado pour la sortie du nouveau numéro d’Up le Mag.
Entièrement d’accord sur le plaisir de vivre en campagne avec tous les points d’attention à garder en tête : ne pas idéaliser, bien préparer sa transition. En tout cas chouette initiative que d’aider les gens qui en ont envie, à le faire ! On aura certainement des forces à mutualiser avec https://www.partirdeparis.fr 🙂