Lors du barcamp organisé au Forum des usages coopératifs à Brest par Zevillage avec la Cantine de Rennes et le Comptoir numérique, plusieurs questions ont porté sur la typologie des tiers-lieux consacrés au travail. Voici un petit classement que je vous encourage à compléter dans les commentaires.

La notion de tiers-lieu évolue très vite parce que les usages changent. L’amélioration des réseaux pour se connecter à l’Internet permet aujourd’hui des usages de travail en mobilité et dans des zones où cela était impossible il y a encore 10 ans. Ils sont même devenus des éléments d’attractivité des territoires.

Télécentre de Boitron : un lieu, plusieurs usages
Télécentre de Boitron : un lieu, plusieurs usages

L’ancienne typologie de la Datar (un usage = un lieu : Espace public numérique (EPN) = lieu de médiation numérique ; télécentre = accueil de télétravailleurs fixes) tend à disparaître. Nous pouvons tous, selon les besoins, être alternativement télétravailleurs, coworkers et travailleurs en mobilité. Ou les 3 à la fois. L’ancienne opposition télétravail-coworking n’a donc plus lieu d’être.

Puisque la segmentation des lieux ne correspond plus aux usages, les tiers-lieux vont devoir évoluer et adopter, plus ou moins, la notion de multiservices. En attendant, voici un début de typologie pour compléter celle-là ou cette typologie des tiers-lieux plus détaillée que j’ai rédigée pour la revue de la CFDT-Cadres.

Télécentre

Lieu plutôt rural ou péri-urbain qui accueille des télétravailleurs permanents. Mais, de plus en plus, comme dans les télécentres de l’Orne, ces lieux s’ouvrent au coworking et à d’autres usages pour d’autres publics professionnels (fablab par exemple, centre de formation pro) ou grand-public (EPN bénévole).

Les télécentres sont, la plupart du temps, portés par les pouvoirs publics (département, communautés de communes, communes) ou des chambres de commerce dans le cadre d’un projet de développement économique d’un territoire.

Espace de coworking

Lieu plutôt urbain (même s’il existe des exemples ruraux comme à Pomerol ou à Boitron), l’espace de coworking est un lieu de travail collaboratif, en général porté par une communauté d’utilisateurs travailleurs indépendants (géré par une entreprise ou par une association).

On peut y travailler de manière permanente ou de passage pour quelques heures.

Espace public

Prévus pour un usage professionnel (business lounge d’hôtel, salon Grand voyageur de la SNCF) ou détournés de leur fonction (café Wi-Fi, bar d’hôtel, « restaurant » Mac Donald, EPN…) ces espaces permettent de se poser lorsqu’on est en mobilité. A condition d’être équipés d’une connexion à l’Internet et de prises électriques.

Centre d’affaires

Lieu professionnel de location de bureau (comme Regus ou Multiburo) accompagné de plus ou moins de services. Contrairement aux espaces de coworking, ces lieux n’offrent pas les avantages d’une communauté de travailleurs, même quand ils mettent l’appellation de coworking en avant.

Ces lieux sont plutôt urbains. A noter que Regus va ouvrir plusieurs de ces lieux dans des gares, en partenariat avec la SNCF.

Pépinière d’entreprise et incubateur

Ces lieux sont des structures dédiées à la création d’entreprises (réservées aux « jeunes pousses » pour les incubateurs) avec des services associés liés à cette activité. Ils peuvent aussi regrouper des activités liées à l’artisanat ou à l’industrie.

Ces lieux sont en général portés par des collectivités locales, des chambres de commerce ou des universités/écoles.

Certaines pépinières réfléchissent au développement d’activité de coworking.