EDF signe un accord télétravail et un accord sur l’organisation du temps de travail
EDF a annoncé lundi la signature d’un accord sur l’organisation du temps de travail prévoyant l’instauration du forfait-jour pour les cadres qui le choisiront, une « étape majeure de la transformation » de l’entreprise, ainsi qu’un accord général sur le télétravail.
L’accord, catégoriel, sur la mise en oeuvre du forfait-jour a été signé par la CFE-CGC et la CFDT, qui totalisent à elles deux près de 70% des voix dans le collège cadres. Les deux syndicats avaient annoncé la semaine dernière leur intention de signer le texte, rejeté par la CGT et FO.
L’accord sur la mise en place du télétravail, qui concerne tous les salariés éligibles, a de son côté été signé « à l’unanimité », souligne la direction d’EDF dans un communiqué. Il donne la possibilité de télétravailler un jour – fixe ou variable – par semaine.
Le texte sur « l’organisation du temps de travail des cadres » vise à « développer de nouveaux modes d’organisation grâce notamment au déploiement du numérique« , indique l’entreprise, en se félicitant de cette « étape majeure dans la transformation d’EDF« .
L’instauration du forfait-jour à EDF tenait jusqu’à présent du serpent de mer. Pendant son mandat à la tête de l’électricien, Henri Proglio avait tenté, sans succès, d’ouvrir le chantier. Son successeur, Jean-Bernard Lévy, l’a remis sur la table début 2015, quelques mois après son arrivée.
Mais fin septembre, face à l’opposition quasi-unanime des syndicats et de leurs adhérents, la direction d’EDF avait dû retirer son projet. L’accord rejeté en septembre était un avenant à l’accord d’entreprise du 25 janvier 1999, qui se serait imposé à tous, ce qui n’est pas le cas du texte issu des nouvelles discussions.
Une dégradation des conditions de travail ?
L’accord signé lundi propose « le forfait-jour comme une option, avec réversibilité« , avait expliqué la semaine dernière à l’AFP Frédéric Letty (CFE-CGC). Chaque cadre pourra « choisir son aménagement du temps de travail entre les nouvelles dispositions négociées et celles de l’accord de 1999 confortées« , avait ajouté Éric Lemoine (CFDT).
Pour Jean-Luc Silvain (CGT), l’introduction du forfait-jour « n’est pas une bonne solution« . L’échec de septembre « a permis de préserver l’intégralité de l’accord de 1999 » mais « on est très sceptique du vrai respect par la direction de la liberté de choix » puisque son objectif est « d’au moins 70% de cadres au forfait-jour« .
La CGT met aussi en cause, comme FO, une « dégradation des conditions de travail » des cadres.
Pour ceux qui opteront pour le forfait-jour, le projet d’accord prévoit 209 jours travaillés, soit « 7 à 16 jours de plus » qu’actuellement, un forfait « cohérent avec les pratiques des autres grandes entreprises françaises« , souligne la direction.
En contrepartie de cette augmentation du temps de travail, les cadres volontaires bénéficieront d’une prime équivalente à 7,5% de leur salaire. En septembre, la prime proposée était de 3%.
Pour inciter le maximum de cadres à opter pour le forfait-jour, il est aussi prévu pour ceux qui s’engageront dans les six mois et de façon « irréversible » une augmentation de salaire de 4,5% en moyenne.
26 000 cadres sur les 30 000 d’EDF SA sont éligibles au forfait-jour mais il faudra attendre quelque temps pour savoir combien choisiront effectivement ce dispositif, qui devrait être mis en oeuvre début mars. Un comité de suivi va être mis en place.
(Source : Fil AFP-Liaisons sociales – Photo : Wikipedia, site de Civaux)