L’explosion du phénomène coworking
Pour un nombre croissant de gens, le coworking est une réponse au choix difficile à faire entre l’ennui du travail au bureau et les distractions qui menacent le travail à la maison résume un article de The Economist consacré au développement de ce mode de travail et de ces tiers-lieux.
Steve King, chercheur d’Emergent Research, explique dans cet article que le phénomène du coworking a pris son envol il y a environ 18 mois. Le nombre d’espaces de coworking aux Etats-Unis a presque doublé pendant cette période, passant de 405 en 2010 à environ 760 aujourd’hui.
Les raisons de cette hausse sont multiples : le développement du cloud computing, mais aussi l’arrivée massive des femmes et des travailleurs indépendants dans le monde du travail, plus exigeants sur la flexibilité du travail. Ou encore la pression économique sur l’immobilier d’entreprise.
Ces espaces de coworking sont installés des espaces dédiés mais aussi des incubateurs d’entreprises ou même dans des entreprises qui disposent de place.
Le coworking : majoritairement dans des bureaux partagés en entreprise
Campbell McKellar, fondateur de Loosecubes, service de localisation de lieux de coworking (jetez un oeil aux espaces sur leur site, ça vaut le coup), affirme que 65% des postes de travail parmi les 2 800 référencés sont situés dans de petites entreprises. Les métiers créatifs et de la communication sont évidemment fortement représentés parmi les utilisateurs de ces espaces pour leurs habitudes collaboratives.
Des chaînes d’espaces de coworking font aussi leur apparition souligne l’article de The Economist, comme The Hub et NextSpace (« Des espaces de travail pour la Nouvelle économie » comme ils se décrivent). Des entreprises plus établies ont également senti la tendance. Regus, fournisseur d’espaces de bureau, a mis en place un produit appelé Businessworld qui permet une utilisation flexible de leurs bureaux par carte d’accès. Mark Dixon, le patron de Regus, les compare à des « business lounges » aéroportuaires dans les centres ville. Selon lui, des produits comme celui-là représentent déjà 20% du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Mais les puristes ne sont pas intéressés par les offre de Regus : les membres de la Génération Y n’aspirent pas du tout à travailler dans des salons d’aéroports précise The Economist.
Les Jelly, séances de coworking informelles
Les jelly, un événement informel dans lequel des gens se rassemblent pour travailler ensemble, représentent une autre manifestation du coworking. L’article souligne le rôle de chaque « hôte », la personne qui organise les jelly, qui présente les participants les uns aux autres et identifie les possibilités de collaboration.
Quelques grandes entreprises tentent aussi de développer l’innovation en amenant leurs salariés à co-travailler en interne. C’est ainsi que dans les imposants bureaux de la banque Macquarie à Sydney les salariés n’ont pas de bureaux personnels afin d’encourager le travail collaboratif.
D’autres sociétés ont déjà commencé la mue de leurs bureaux : Yell, la société britannique d’annuaire en ligne, utilise le réseau Regus pour pour que ses commerciaux accèdent à des bureaux où ils le souhaitent.
Drew Jones, co-auteur d’un livre sur la coworking, pense qu’il est possible de transformer les commerces de détail vides dans les banlieues des grandes villes en de grandes installations de coworking. Comparativement aux bureaux du centre-ville, ces espaces permettraient de réduire les durées de déplacement vers le bureau et coûteraient moins chers aux entreprises.
Rien dans cette évolution ne signifie pour l’instant la fin des bureaux conventionnels. Certaines fonctions de l’entreprise auront toujours avantage à être situées dans un endroit unique. Mais le coworking multiplie les possibilités pour les gens qui se demandent : « Où vais-je travailler aujourd’hui ». Pour cette seule raison, le coworking continuera à se propager.
(Photographies : Bees Office à Rio de Janeiro et Coworking Alameda en Californie)
Je cherche un bilan similaire sur l’Europe (en espérant le même constat d’amélioration) … avez-vous des chiffres pour moi ?
@Olivier et @Arnaud pas de chiffres précis mais on constate la même évolution dans les annuaires de tiers-lieux comme celui de Neo-Nomade.
Rien qu’en France on a vu naître près de 30 espace en un an et demi alors que la Cantine à Paris est longtemps restée la seule (et plus lieu pour événementiel que véritable coworking si l’on veut chipoter).
Bonjour
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