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Faut-il supprimer les départements français ?

Pas encore sorti officiellement, le rapport Attali provoque déjà la panique du « lobby des écharpes » (article en PDF) avec sa proposition de supprimer les départements !

C’est un fait, la décentralisation fonctionne mal et l’Etat continue à mettre son nez partout. Nous comptons 36 000 communes, 26 régions, 100 départements, 18 000 groupements intercommunaux (communautés de communes ou d’agglomérations) et de près de 2 500
établissements publics de coopération intercommunales (EPCI). Et 550 000 élus locaux.

Trop d’intermédiaires entre le citoyen et la puissance publique qui rendent complexe et renchérissent le fonctionnement mais, surtout, induisent une difficulté de compréhension du système par les Français.

Certes, la suppression des départements tourne dans les esprits depuis longtemps. La loi Pasqua de 1995 avait introduit la notion de pays, bassin de vie et d’activité plus réaliste que le département technocratique. Dans l’esprit du ministre, le premier échelon devait se substituer au second. Heureusement, le pays n’a gagné aucune compétence juridique car nous avons conservé les départements.


Le récent rapport Lambert (à télécharger, PDF) propose une solution technique au problème des relations entre l’Etat (toujours omniprésent) et les collectivités locales sans toutefois remettre en cause les échelons existants (illustration issue du rapport à propos des imbrications entre échelons administratifs dans l’enseignement scolaire et supérieur).

Bonne ou mauvaise réforme, la suppression des départements mérite mieux que les réactions corporatistes, les prurits jacobins ou les solutions technocratiques d’inspecteurs de Finances. La France a changé depuis 1789 et l’identité régionale vaut bien l’identité départementale. Ne se sentait-on pas d’un « pays » avant l’invention des plaques minéralogiques ?

Une suppression des départements devrait s’accompagner d’une réorganisation des régions comme ont commencé à l’entreprendre des élus de l’Ouest de la France. Dans tous les cas, ces réformes n’ont de sens que s’ils elles émanent des territoires eux-mêmes et ne sont pas imposées artificiellement par l’Etat.

A noter : pour faire avancer la réflexion sur les départements, un dossier du quotidien 20 Minutes et un article de l’Express.

Xavier de Mazenod

Fondateur de la société Adverbe spécialisée dans la transition numérique des entreprises et éditeur de Zevillage.

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Un commentaire

  1. A cette question « faut-il supprimer les départements français? » je répond un grand oui ! à condition de renforcer la région et ses divisions (les cantons). Quand on questionne une personne sur ses origines, la première réponse est soit sa région soit sa ville.

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