J’ai publié, il y a quelque temps, un billet à propos des projets pharaoniques du maire d’Aunay-les-Bois (et président de la communauté de communes du pays d’Essay) qui ambitionne de créer plusieurs circuits de sports mécaniques en plein parc naturel régional Normandie-Maine, au coeur de Zevillage.

Pour résumer, en plus d’un circuit de rallye cross et d’un circuit de karting, le maire voudrait implanter un anneau de vitesse et, semble-t-il, en profiter pour faire passer le projet d’un autre circuit de Formule 3… Notons que le même maire-président est également le responsable de l’implantation dans le village voisin (Ventes-de-Bourse) d’un centre d’enfouissement technique des déchets totalement surdimensionné !

Je ne m’étendrai pas sur le scandale écologique de ce projet sur lequel je reviendrai plus tard. Pourquoi créer un « pôle mécanique », comme l’appelle le maire, en pleine nature alors qu’il serait plus judicieux de trouver un emplacement mieux approprié ? D’autant que nous ne sommes qu’à 80 km du Mans qui possède une certaine antériorité en matière de « pôle mécanique ».

Voir, et écouter, les effets sur l’environnement d’une petite course de Midget sur un circuit ovale, aux Etats-Unis :

Et qu’on ne vienne pas parler de développement économique et d’emploi pour justifier le projet. Cet alibi de tous les mauvais coups n’est même pas démontré dans notre affaire. De toute façon, un ou deux emplois créés justifient-ils la destruction du capital vert de cette partie de l’Orne ? En revanche, combien d’emplois le projet détruira-t-il dans le tourisme ? Combien de non-implantation d’activité ce projet va-t-il coûter ?

Vous voyez d’ici le tableau pour la promotion du département ? :  » Aunay-les-Bois (Orne), son dépôt d’ordures, sa pollution« .

Non, le sujet qui me préoccupe aujourd’hui, qui me scandalise même, c’est la méthode politique utilisée dans cette affaire.

Le maire a accumulé tellement d’irrégularités à tous les niveaux de la procédure (enquête publique, réunion réglementaire préalable, achat des terrains, arrêté municipal…) qu’un petit groupe d’habitants a mettre en place une requête au préfet de l’Orne pour demander l’annulation de l’arrêté municipal concernant l’autorisation d’installation du circuit ovale. Un document envoyé par plus de 100 personnes de la communes, ou résidents avoisinants.

Dans ce projet, le maire agit en homme seul, sans aucune concertation avec la population. A tel point que 78 électeurs de sa commune sur 114 (et oui, de tels projets dans un si petit village…) ont signé une pétition contre le circuit ovale, adressée au commissaire enquêteur.

Des irrégularités plus graves encore sont dénoncée par les auteurs du courrier au préfet :

  • « falsifications des mesures » de la pollution sonore chez les riverains, chez lesquels les instruments de mesure ont été démontés avant un week-end de compétition ;
  • « trafic d’influence » le candidat a l’exploitation de l’anneau ovale aurait amené lui-même des signataires pour l’enquête publique, des témoins extérieurs à la communauté de communes, parfois habitants éloignés.

Pourtant, s’il existe bien des domaines de la politique locale où l’on pourrait injecter un peu de concertation (je n’ose même pas parler de participation) ce sont ceux qui ont un impact important sur l’environnement.

Cela aurait été si simple d’engager un débat avec la population. Le maire préfère le passage en force à la concertation, la procédure administrative solitaire à l’avis de ses concitoyens.

Une association locale de défense de l’environnement soutient déjà l’opposition au maire et d’autres devraient suivre très prochainement. D’autant qu’il existe ailleurs des situations analogues qui ont accumulé de l’expérience dans la constestation de ce type d’abus.

Et que, en plus de la fronde de la population, certains élus qui avaient soutenu le projet à son origine, se demandaient s’ils n’avaient pas été roulés dans la farine…

Contact du Comité contre le circuit ovale.

Ils en parlent