Mercredi dernier, pas trop de grève sur le Paris-Granville mais un train composé d’un demi-élément au lieu du train entier habituel à cette heure d’affluence.

Un train bondé donc, d’autant plus qu’un groupe d’une centaine d’enfants occupaient un wagon à eux tous seuls.

Impossible de monter dans ce train qui ressemblait au métro à 6h00 du soir.

Vendredi, pas trop de « mouvement social » (je ne peux pas m’empêcher de rigoler à chaque fois que je lis cette antiphrase).

C’était compter sans le ciel et la tempête : un arbre était tombé sur un caténaire. Notre moteur au gasoil n’était d’aucun secours car les trains élctriques nous bloquaient le passage.

Après de multiples annonces de départ proche et une sortie de Paris à 40 à l’heure (trafic sur une seule voie), je suis arrivé à destination avec 3h de retard (167′ pour être précis).

Pendant ces 4h30, j’ai pu bavarder avec mes voisins entre les éclats de rire qui ponctuaient les annonces surréalistes et les vannes ironiques des passagers excédés. Comme l’expliquait mon voisin d’en face qui travaillait à la SNCF (il ne l’a pas crié sur les toits…) on supporterait les incidents s’ils ne venaient pas en plus des dysfonctionnements habituels.

J’ai déjà évoqué ces problèmes mais j’en ai appris un peu plus : sur 17 rames achetées par le conseil régional de Basse-Normandie, seule 6 sont en état de rouler. Chapeau Alsthom pour du matériel âgé de moins de 10 ans ! On comprend mieux pourquoi Bombardier gagne des parts de marché.
A la décharge du constructeur français, ces trains seraient utilisés trop intesivement sur de trop longues distances.

Quant aux grèves à répétition, locales ou nationales, elles sont intolérables au vu des motifs (il paraîtrait, aux dernières nouvelles, que les damnés de la terre du rail ne supporteraient pas leurs horaires d’hiver) :

 » Des ­organisations syndicales profondément ­divisées prospèrent
depuis trop longtemps dans une logique de conflit, de surenchère et de
blocage. Enfermées dans une culture protestataire, elles fuient la
négociation. Dès lors, faut-il s’étonner si les employés du rail, qui
représentent moins de 2 % des salariés de ce pays, sont responsables
des trois quarts des jours de grève ?
Faut-il que le malaise des agents
au statut protégé soit grand pour justifier autant d’arrêts de
travail ! À l’évidence, il est plus facile et plus confortable pour les
syndicats de la SNCF, CGT et SUD-rail en tête, de toujours dire non et
de s’installer dans la ­posture de celui qui ne lâche rien, plutôt que
de prendre le risque du compromis. »

Et dire qu’il y a peu de temps encore la ponctualité et la qualité du service étaient l’honneur de la SNCF. Ne disait-on pas d’ailleurs « l’heure de la SNCF » ?

En attendant une hypothétique amélioration du service, je tiens à remercier la SNCF, le conseil régional et les égoîstes syndicalistes (chouette allitération). Grâce à leur « travail » conjoint ils nous permettent de nous organiser pour nous passer du train.

Dommage, j’y avais de bons souvenirs. Quand il roulait.