Télétravail : les DRH plébiscitent massivement le télétravail après le confinement
Selon les résultats d’une étude publiée le 19 juin par l’ANDRH et le BCG, une très grosse majorité de DRH est favorable à l’adoption plus large du télétravail après le confinement. Les responsables des ressources humaines interrogés pensent que cela modifiera en profondeur le management, sans toutefois s’accompagner d’une révolution.
Le Boston Consulting Group (BCG) a interrogé 458 DRH français pour le compte de l’ANDRH (Association nationale des DRH) sur l’organisation du travail dans la nouvelle réalité post COVID.
👀 Futur du travail, quel regard pour les #DRH ?
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— ANDRH (@ANDRH_Officiel) June 19, 2020
Chiffre impressionnant, 85% des DRH de l’enquête souhaitent développer cette pratique au sein de leur entreprise de façon pérenne après la crise du coronavirus. Ils estiment néanmoins que cela ne peut concerner toutes les fonctions de l’entreprise et ils plébiscitent un modèle hybride mêlant présentiel et télétravail. Parmi eux, 83% vont revoir à la hausse la part de postes éligibles au télétravail.
Le télétravail incontournable pour les DRH
L’intégralité de l’enquête a été présentée dans une conférence de presse avec des représentants du BCG et de l’ANDRH :
Les motivations pour ce changement sont variées : 93% des DRH pensent que le télétravail permet une meilleure réponse aux attentes des collaborateurs ; plus de 64% des DRH interrogés attendent du télétravail des gains de productivité et 61% du panel estiment que ce nouveau mode d’organisation permettra une réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise.
Mais 88% sont conscients des risques que cette pratique peut faire peser sur le sentiment d’appartenance ou la cohésion entre salariés. Et 66 % pointent le risque d’une augmentation des risques psycho-sociaux. Mais ils ne sont que 22% à penser que le télétravail fait peser sur l’entreprise un risque de baisse de la productivité.
Cette adoption du télétravail doit s’accompagner d’une refonte du système managérial pour 93% des entreprises. Les nouveaux modes de travail (l’agile notamment) sont aussi plébiscités par les entreprises qui les ont testés pendant la crise et souhaitent les pérenniser à 70%.
Enfin, les investissements nécessaires pour cette transformation semblent encore peu appréhendés par les directeurs des ressources humaines.
Le rôle du manager renforcé avec le développement du télétravail
Une très grosse majorité des DRH interrogés estiment que le rôle du manager sera renforcé dans le modèle d’entreprise post-crise. La part des répondants pour qui ce rôle est important (« très important » et « plutôt important ») atteint des scores plébiscitaires :
- pour 96% des DRH du panel, le rôle du manager sera de donner du sens et de motiver.
- à 85%, le manager devra faire monter en compétences les membres de son équipe et leur donner du feedback
- à 93% il devra fixer des objectifs clairs et atteignables pour chacun
- à 94% il devra assumer / expliquer les décisions de la direction et faire le lien avec les autres services
- à 93% sa mission sera de faire disparaître les obstacles qui empêchent les équipes d’avancer, être un facilitateur
- à 90%, son rôle sera de déléguer
- pour 84% des DRH le rôle da manager doit être de prendre des décisions, de trancher
- à 80% il doit contrôler et évaluer le travail effectué
- et à 73% le manager devra piloter et communiquer sur les aspects financiers et administratifs de son entité.
Les conditions pour déployer le télétravail
Enfin, les DRH consultés pour l’enquête évaluent parfaitement les caractéristiques des nouveaux modes de travail qui seront essentielles pour le déploiement du télétravail :
- à 87%, plus d’autonomie du collaborateur individuel
- à 59%, plus de transparence dans l’avancement des tâches
- à 59% encore, plus de collaboration entre les équipes
- à 44%, plus d’organisation du travail en équipes dédiées à un projet
- à 42%, plus de formation des collaborateurs/managers.
Télécharger les résultats de l’Etude ANDRH/BCG sur le télétravail post-Covid19
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Photo par Pop & Zebra
Merci pour cet article.
Nous sommes un peu dubitatif sur le résultat obtenu de l’étude du fait du faible nombre d’interroger… L’urgence de pondre en premier une étude sur le sujet primait certainement.
Dans les faits qui sont relatés, c’est plutôt une vérité qui résonne de plus en plus. Oui le télétravail doit se démocratiser, sans toutefois devenir général à tous le monde.
A nos yeux, le rapport au télétravail doit être une conciliation entre employeurs et employés. Tout le monde n’est pas apte à rester chez soi toute la journée pour travail, le manque de repères sociaux peut vite rendre infructueuse l’expérience.
Mais comme c’est bien mentionné, le télétravail doit aussi s’opérer en fonction des postes qui peuvent être assujettis à cette nouvelle flexibilité.